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Critique : Aucun Homme Ni Dieu (Hold the Dark)

On a beaucoup cité Netflix, qui nous propose une fin d’année chargée en matière de productions originales. Le nouveau film de Chris Weitz (A La Croisée des Mondes) sur la Seconde Guerre Mondiale sortira le 3 octobre prochain. Le Bon Apotre de Gareth Evans lui emboitera le pas le 12/10 suivi par The Night Comes For Us le 19 (avec Joe Taslim de The Raid). Le tout en attendant les frères Cohen et Alfonso Cuaron.

Mais le premier à ouvrir le bal de ses très attendues sorties est Jeremy Saulnier avec son « Aucun Homme ni Dieu ».

 

LA CRITIQUE

Il nous avait surpris avec Green Room, Jeremy Saulnier. A force de montrer le film en festival (il était passé par Cannes, Deauville, Neuchatel, Toronto), on s’attendait à un film « de festival » pour un public de niche. Mais son survival en huis clos avec le regretté Anton Yelchin face à Patrick Stewart et sa clique de néo-nazis était tendu, nerveux et brutal. Autant dire que le long-métrage suivant du réalisateur était attendu avec ferveur. On n’a pas été déçu.

Hold The Dark est l’adaptation du roman éponyme de William Giraldi, sorti en France sous le titre Aucun Homme ni Dieu. On y suit un ancien spécialiste des loups à la retraite qui décide de se rendre dans un petit bled d’Alaska suite à l’enlèvement d’un enfant. Hébergé par la mère du disparu, il se met en quête de la meute qui pourrait bien être à l’origine des disparitions. Mais il va découvrir que la vérité est toute autre et que le coupable est humain.

Tout le film pourrait être résumé par la scène où le personnage de Jeffrey Wright revient au village. Il explique ne rien avoir trouvé mais surtout avoir vu un groupe de loups dévorer l’un des leurs. Du cannibalisme animal. Des animaux qui se détruisent entre eux, à l’image des hommes. Hold The Dark va montrer des humains s’entredévorant. Le mal à l’état sauvage au cœur de la civilisation, à travers le coupable de la disparition mais aussi le personnage incarne par Alexander Skarsgård, brute épaisse revenue blessée de la guerre en Irak. Face à eux, Wright se pose en observateur comme son personnage l’a fait toute sa vie avec les animaux.

L’histoire est solide, évoquant d’abord Le Territoire des Loups avant de nous plonger dans une chasse à l’homme prenante comme Saulnier en a l’habitude. Simple et efficace malgré quelques petites errances d’écritures, presque étonnantes pour le scénariste Macon Blair habituellement très carré. Certaines pistes sont brièvement évoquées pour être très vite mises de coté (à quoi servent vraiment les flashbacks ?) et l’équilibre entre les personnages dans la dernière partie est bien précaire. On digresse vers le personnage de Skarsgård de manière assez inattendue pour n’y revenir qu’à moitié.

Mais à la limite, peu importe ces quelques remarques tant Saulnier livre de nouveau un film aussi angoissant que tendu. Entre l’ambiance mystérieuse et presque mystique et certains passages d’une brutalité inattendue, le réalisateur nous offre un film particulièrement maitrisé. « La » grosse scène de fusillade du film, qui n’est évoque le point de vue inverse de John Rambo, est des plus mémorables. A l’instar de Green Room qui nous prenait par le col pour ne plus nous lâcher, Hold The Dark est particulièrement prenant – même chez soi avant toutes les distractions extérieures que ça peut impliquer.

A quelques rares exceptions près (Beast of No Nation par exemple), les productions ou acquisitions originales de Netflix oscillait du mauvais au « pas mal du tout ». Mais ça s’était avant. Avant Jeremy Saulnier qui inaugure, on l’espère, une longue série de belles réussites.

Aucun Homme ni Dieu, de Jeremy Saulnier – Disponible sur Netflix

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