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Critique : Attack the Block

Dans la série « voyons des films montrés à Cannes sans y être, je demande Attack the Block, comédie de science fiction anglaise réalisée par Joe Cornish (co-scénariste de Tintin).

Le film est encore une invasion d’extra-terrestre mais contrairement à Battle Los Angeles qui mettait en avant les militaires ou Monster qui se servait du prétexte pour construire une love story, Attack the Block est une invasion concentrée sur … une banlieue anglaise.

Le long métrage a été projeté au Marché du Film de Cannes, est prévu pour juillet en France, mais est déjà sorti de l’autre coté de la Manche….

 

 

Attack the Block – sortie le 27 juillet 2011
Réalisé par Joe Cornish
Avec John Boyega, Jodie Whittaker, Alex Esmail, Nick Frost
Dans la banlieue de Londres, un groupe d’adolescents font la découverte d’une creature extra-terrestre. Après l’avoir traquée et massacrée, ils se rendent compte que d’autres aliens, beaucoup plus dangereux, sont après eux. Ils décident alors de se barricader dans leur “block” et de combattre les envahisseurs…

 

Premier film écrit et réalisé par Joe Cornish, scénariste du projet Ant-Man probablement mort et enterré, réalisateur de quelques épisodes de série TV, et surtout co-scénariste du très attendu Tintin de Steven Spielberg, Attack the Block se révèlera probablement être la carte de visite du monsieur pour ses prochains projets. Qu’en est-il donc?

Le concept est typiquement le genre d’idée qui permet la production d’un film à budget modéré, avec une équipe relativement réduite, et qui peut donner la chance à un réalisateur de faire ses preuves sur le grand écran.

Attack the Block est riche en bonnes idées et en bonnes intentions, cependant, le résultat laisse plus que perplexe.

Parmi les bonnes idées, faire appel à de jeunes acteurs inconnus (donc pas chers) qui en veulent, donne un jeu plutôt convaincant sur la pellicule, et une certaine fraicheur au métrage. Dommage toutefois, que ces acteurs aient à incarner des personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres: les petites frappes qui tabassent avant de réfléchir, abusent et méprisent tout le monde parce-qu’en-fait-ils-ont-aussi-des-problèmes-chez-eux, pourraient fonctionner si le traitement suivait, or Cornish ne fait strictement rien de son idée, et n’ose jamais aller au-delà du dialogue qui passera de joute verbale mal écrite au respect classique des vieux adversaires mis face à un danger commun. Oui bon, les jeunes des cités et les jeunes universitaires propres sur eux à la morale irréprochable peuvent être amis. Merci, j’étais vraiment très inquiet.

À côté de ça, deux-trois dealeurs de drogue, un gangsta bad-ass très très vénère, et un Nick Frost au sommet de la figuration.

Bien, voilà qui est fait, maintenant on peut découvrir sans surprise que le propos du film part dans tous les sens, sous couvert d’une petite leçon de morale: la violence, c’est pas bien, la preuve, tu dois réparer tes erreurs. Ainsi, le protagoniste assassine un innocent extra-terrestre en début de métrage, acte ignoble s’il en est, puis en fait exploser quelques dizaines une heure et demie plus tard, dans un acte on ne peut plus héroïque et héroïsé. Logique. Ou comment passer de la critique faiblarde de la violence à sa glorification pure et simple ; on notera également que les pertes humaines sont ignorées face à la victoire contre les ennemis. Tiens, n’en parlons pas des ennemis, des peluches à la fourrure épaisse et aux dents bleues fluorescentes.

“Tuez un alien, vous êtes un assassin ; tuez des milliers d’aliens, vous êtes un héros.”

Au delà de cette bouillie sur papier, il est important d’observer que Attack the Block se veut être un divertissement alliant habilement les genres, à l’instar de Shaun of the Dead, dont il se réclame d’ailleurs cousin. Hélas, une nouvelle fois, le film déçoit, et peine à offrir le spectacle promis. N’allez donc pas chercher de comédie, puisque tout ce que Cornish est capable d’imaginer sont des gags de teenage movie régressif, redondants et stéréotypés. Ne vous attendez pas à avoir des frissons, grâce à des “monstres” plus mignons qu’autre chose, et des jumpscares à répétition, s’enchainant sans saveur. Enfin, n’espérez pas voir de la bonne action, à moins que les cadrages à revoir, les shaky cams, et le découpage inintelligible soient votre préférence.

Cette nouvelle comédie d’horreur britannique, loin de transformer l’essai, se gamelle joyeusement dans la boue, non sans se relever, fière et persuadée d’être la nouvelle révélation. Espérons que Cornish se sera repris pour Tintin.

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