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Critique : Arctic
Prévu d’abord en salles pour début décembre 2018, le nouveau film de Joe Penna a eu la bonne idée de se trouver une place au chaud dans le planning de février et d’éviter les mastodontes de fin d’année.
Mais le film avait d’abord été présenté sous le soleil cannois, où nous l’avions découvert.
LA CRITIQUE
La neige, le froid et rien d’autre. Telle est la solide promesse annoncée au pauvre Mads Mikkelsen dans Arctic. Le pitch est simple et lapidaire. Répondant parfaitement aux règles du film de survivant solitaire. Joe Penna a dû partager cette solitude, en minorité dans la sélection officielle du 71e Festival de Cannes dans la catégorie des premiers long-métrages. Le jeune réalisateur s’est donc adjoint les talents de Hannibal Lecter pour certains ou du guerrier silencieux pour les autres. Et du silence il en est question, de cette carcasse d’avion perdue au milieu de nulle part. Seul point de repère dans l’enfer blanc qui encercle le personnage de Mikkelsen, ultime rescapé du crash.
L’exploration de cet univers n’est pas déplaisante, même si le film n’est pas mémorable pour autant. La redondance des galères tente de casser la routine instaurée par ce pilote essayant de survivre comme il peut en terrain hostile. Joe Penna et son scénariste Ryan Morrison font le job en énumérant chaque événement dans ce genre de situation. La mécanique de la mise en scène s’enclenche froidement jusqu’au final. Bien que le sujet ne s’y prête guère, Arctic manque de vie. Le jeune Penna repose trop sa caméra sur Mads Mikkelsen qui ne peut, à lui seul, tenir le film. Le réalisateur brésilien tient son acteur de la même manière à l’écran, ainsi que son décor.
Le long-métrage ne cherche manque d’évoluer au fil des minutes qui s’égrainent. Moins grognant et baveux que le pompeux The Revenant, cette nouvelle épopée individuelle manque clairement d’un souffle épique. Un manque qui ne sera pas compenser par la bande originale faite de trois notes en nappes qui tournent en boucle. Il faut néanmoins reconnaître l’audace du projet pour un premier film. Si Arctic nous laisse un peu de glace cette année, espérons que le prochain long-métrage de Joe Penna aille au-delà des simples tâtonnements de metteur en scène pour se lâcher complètement.
Arctic, de Joe Penna – Sortie le 6 février 2019