Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Agents Super Zéro

Vous les connaissez peut-être en France sous le nom de Futt et Fil (ou même Mort et Phil) puisqu’ils ont eu droit à six albums de bande dessinées traduites sous cette appelation dans les années 80.

Aujourd’hui Mortadel et Filémon arrivent dans les bacs pour une grande aventure animée intitulée Agents Super Zéro.

 

LA CRITIQUE

Mortadel et Filémon est une bande-dessinée espagnole créée par Francisco Ibáñez et dont la parution a démarré à la fin des années 50. Quatorze albums sont parus en français (dont une partie sous le titre Futt & Fil, allez savoir pourquoi). L’univers de ces deux agents secrets qui s’en prennent plein la tronche avait déjà été adapté sous forme de quelques courts métrages dans les années soixante puis d’une série animée (diffusée en France sous le nom de Mort & Phil sur Cartoon Network).

Dans le film de Javier Fesser, les deux agents de l’organisation TIA (« Técnicos de Investigación Aeroterráquea » ou « Techniciens d’enquête aéroterrestre ») sont envoyés en mission pour récupérer le coffre-fort que le très méchant Jimmy El Cachondo (« Le Mariole ») a dérobé au siège de l’agence. Ils croiseront sur leur route semée d’embuches notamment Tronchamulas (Grosses Paluches), une grosse brute qui veut capturer Filemon pour le retourner -littéralement- comme une chaussette.

Si Agents Super Zéro ne brille pas par son pitch (ni par son titre français d’ailleurs), le film s’avère être résolument drôle à cause de ses personnages et des milliards de coups qu’ils se prennent dans la tronche. Mort et Fil ont bien du mal à capturer le grand méchant de l’histoire, tout aussi à l’ouest qu’eux, et ils passent leur temps à se prendre leurs propres pièges dans la tronche. Ca nous vous rappelle rien ? Si, Bipbip et Coyote ! L’héritage des cartoons de Chuck Jones mêlée à du James Bond sous acide n’est pas loin. D’ailleurs, l’essentiel de l’humour repose sur ça, alors si le gag de l’enclume ne vous fait pas rire, si vous ne vous bidonnez pas devant l’arroseur arrosé, passez votre chemin. Les autres s’éclateront pendant 90 minutes.

Javier Fesser, également co-scénariste, s’en donne à cœur joie et pousse le concept du seau posé au dessus de la porte à son paroxysme avec quelques séquences assez fortes (l’appartement !), limite gore. Le réalisateur s’amuse d’autant plus qu’il n’hésite pas à utiliser près de vingt minutes du film pour ce qui se révèlera en fait être un gag immense rappelant quand même le boulot de Brad Bird mixé sur des chansons de Julio Iglesias.

Vous pourrez trouver le rythme un peu étrange mais Fesser reprend la BD. En cela, plutôt que de ressembler à une grosse histoire qui se tient, Agents Super Zéro est en réalité une succession de petites saynètes liées entre elles par un fil conducteur. On s’éloigne donc parfois pas mal de l’histoire principale pour délirer sur un sujet ou l’autre (notamment toute une séquence dans un décor de télé réalité) pour ensuite revenir à la chasse à Jimmy Le Mariole. Pas étonnant que le film soit reparti avec le Goya du Meilleur Scénario adapté. Qui de ce coté des Alpes récompenserait un film d’animation pour son histoire ?

Plutôt joli visuellement, Agents Super Zéro est d’abord et avant tout un grand moment de rire. Peut-être finalement que ça suffit ?

Agents Super Zero, de Javier Fesser – Sortie le 2 novembre 2016

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire