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Critique : 5 est le Numéro Parfait
Les sorties du mercredi 23 octobre sont, une nouvelle fois, bien trop nombreuses. Vous pourrez voir sur les écrans le retour de Linda Hamilton dans la saga Terminator, le nouveau film du duo Toledano&Nakache, le monstre d’Abominable ou encore le nouveau Ken Loach. Mais vous pourrez aussi découvrir 5 est le Numéro Parfait, d’après la bande dessinée éponyme.
LA CRITIQUE
Derrière ce titre énigmatique se cache le premier long métrage de l’auteur de bandes dessinée italien Igort. Igor Tuveri (c’est son vrai nom) est un auteur multi récompensé et prolifique en Italie. La BD dont le film est tirée, une histoire de tueurs à gages au début des années 70 dessinée en bichromie, est parue chez Casterman au début des années 2000. Elle sera naturellement de retour dans les bacs pour la sortie du film dans les salles françaises.
Découpé en cinq chapitres, le film s’ouvre sur un ancien tueur à gages qui achète une arme pour son fils et successeur au sein de Camorra. Mais celui-ci se fait descendre, obligeant son paternel à sortir du bois pour venger la mort de sa descendance. Pour chercher le tueur, il va reprendre les armes et renouer des contacts avec différentes connaissances du milieu de la pègre. Et faire le ménage avant une probable retraite bien méritée.
La bande dessinée n’utilisait que le bleu, le noir et le blanc du papier pour raconter son histoire. On aurait pu s’attendre à ce qu’Igort cherche un minimalisme similaire pour son premier film. Mais l’auteur et réalisateur fait l’inverse, choisissant la complexité et les couleurs multiples. Cinq est le Numéro Parfait fait partie de ses films qui montre que le metteur en scène sait dessiner. Le choix des cadres, l’utilisation des décors souvent délabrés, les couleurs et les mouvements de caméra rappellent qu’Igort sait raconter une histoire. Et, dans un autre registre, le film rappelle Gainsbourg Vie Héroïque, d’un autre auteur passé derrière la caméra : Joann Sfar. On pense aussi au Dick Tracy de Warren Beatty qui cherchait à transposer visuellement une BD à l’écran (dans les deux films l’imperméable du héros est jaune, les personnages ont des « gueules » de cinéma…). Les références d’Igort sont là, et son sens du détail aussi.
Soulignons aussi que le film est découpé en chapitres, chacun introduit par une scène montrant le héros dans un décor parfois à la limite du surréalisme. Là aussi (et c’est très bien fait), on sent la patte de l’auteur de bande dessinée qui se profile derrière la caméra. Avec son premier rôle impeccable et suffisamment de rebondissements qu’on ne voit pas venir pour nous tenir en haleine, Cinq Est le Numéro Parfait est une petite production riche et portée par nombre de talents. Un film à ne pas manquer lors de sa sortie en salles le 23 octobre prochain, et que vous pourrez compléter sur papier puisque l’éditeur Casterman a eu la présence d’esprit de ressortir la bande dessinée originale pour l’occasion.
5 est le Numéro Parfait, d’Igort – Sortie en salles le 23 octobre 2019