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Critique : 127 Heures, de Danny Boyle

Après de la science-fiction avec Sunshine et Slumdog Millionaire, le fim aux huits Oscars, Danny Boyle revient avec 127 Heures, adaptation du roman de Aron Ralston « Plus Fort qu’un Rock ».

L’histoire vraie est celle d’un alpiniste qui, suite à un accident, se retrouve coincé dans une crevasse, le bras complétement bloqué par un rocher. Il passera 127 heures loin de tout, presque sans ressources et n’aura plus qu’une solution pour s’en sortir : se couper le bras lui-même.

Le film sort le 23 février prochain.

Mise à jour avec l’avis de Jean-Victor

127 Heures – Sortie le 23 février 2011
Réalisé par Danny Boyle
Avec James Franco, Lizzy Caplan, Amber Tamblyn, Kate Mara, Clémence Poésy
Parti pour une randonnée en solitaire dans les gorges de l’Utah, Aron Ralston, jeune alpiniste expérimenté, se retrouve bloqué au fond d’un canyon isolé lorsqu’un rocher s’éboule, lui emprisonnant le bras. Pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, il est en proie à des hallucinations avec pour seule compagnie le souvenir des siens.
Cinq jours plus tard, comprenant que les secours n’arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence…

 

L’avis de Marc

Ce n’est pas vraiment un spoiler puisque l’histoire est celle d’Aron Ralston, qui a donc bien survécu. Danny Boyle va donc raconter comment il est arrivé et par quelles étapes il a dû passer pour arriver à une telle décision.

Comme pour contrebalancer le temps que nous passerons en huis clos avec un James Franco livrant sans doute la meilleure performance de sa carrière, le film démarre sur des images de villes et de foules pour enchainer sur les premières images d’Aron en route pour sa randonnée dans un désert où il ne croisera que deux très jolies filles (dont l’absolument craquante Kate Mara). Ce sera l’occasion pour le spectateur de découvrir que Ralston est un alpiniste doué, connaissant son chemin, mais un peu foufou et solitaire (il n’a d’ailleurs indiqué à personne où il partait passer le weekend…).

La première force du film est cette réalisation de Danny Boyle. Plutôt que de choisir le huis clos pur à la Buried, le réalisateur de Trainspotting opte pour des images très variées, alternant caméra classique, caméra numérique et même quelques plans filmés à l’appareil photo. Il passe aussi de plans très larges ou très dynamiques à des cadrages serrés et intimistes, de plans fixes à la caméra portée… Il ne ressort jamais de ce gros mélange de style une impression de gloubiboulga comme ça aurait pu être le cas mais à la fois d’intimité et d’envergure, d’un homme seul coincé au milieu de nulle part.
Aron Ralston n’ayant survécu que grâce au fond d’eau contenu dans une gourde entamée, rongé par la soif, complétement desséché, Danny Boyle met énormément en valeur l’eau dans son film, notamment via une scène avec Kate Mara et sa copine dans un lac souterrain mais aussi dans les scènes imaginées par Ralston.

En effet, et contrairement à Buried entièrement focalisé sur l’instant et les réactions en live de l’homme dans son cercueil, 127 Heures nous montre visuellement les pensées du héros au bras coincé : ses envies d’eau, ses fantasmes, ses souvenirs avec son ex-copine (Clémence Poésy, qui a peu de présence à l’écran mais qui illumine chaque plan de son sourire) et quelques scènes à la limite du surréalisme, montrant un homme parfois à la limite de craquer mentalement. Le spectateur ne fait donc pas que vivre le moment avec lui mais est également plongé dans sa tête.

Tout cet ensemble accompagné par l’incroyable bande originale de Allah Rakha Rahman (ayant déjà travaillé avec Boyle sur Slumdog Millonaire) et malgré une très légère baisse de régime au milieu du film, nous permettra de mieux comprendre mais aussi de mieux appréhender la décision de Ralston de se libérer de l’amas rocheux. Nous permettra également d’accompagner sa souffrance dans un acte horrible et libérateur à la fois.

S’il ne m’est pas difficile de voir une scène de torture dans un film d’horreur ou une fusillade et ses nombreux morts dans un film de guerre, la « fameuse » scène de 127 Heures m’a semblé particulièrement atroce, notamment parce que j’ai suivi toute l’aventure d’Aron Ralston, tout son cheminement personnel pour en arriver-là et parce que j’ai découvert son envie profonde de vivre.
On ne sort d’ailleurs soulagé de sa libération que plusieurs minutes après le générique tant la tension est présente jusqu’à la fin, au délà du moment où il redécouvre la lumière du soleil.

127 Heures est un film brillant, réalisé par un homme de talent, interprété par un acteur complétement imprégné par son personnage.
Pour un démarrage, l’année 2011 commence vraiment très bien.

 

 

L’avis de Jean-Victor
Si on attendait de 127 Heures un survival en terrain hostile pour le moins éprouvant, le résultat étonne. Peut être parce qu’il n’ose pas affronter le cœur du récit, à savoir le temps qui passe et la survie à proprement parler, Danny Boyle croule sous les flash-back et intrigues secondaires dont l’intérêt est assez faible, pour ne pas dire absolument caduque.

Profitant de la taille minimaliste du théâtre de l’action, il cède sous les effets de style en tout genre pour filmer la scène de toutes les manières et de tous les angles possibles, oubliant l’humain en chemin et ne montrant le calvaire réellement qu’à la fin.

Heureusement pour lui, James Franco dévoile tout son talent devant la caméra et tente tant bien que mal de porter un film qui se révèle plus être un véritable trip sous acide d’un cauchemar claustrophobe à la Buried. Intéressant donc, à défaut d’être à côté de la plaque et assez vain

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