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CloneWeb à Gerardmer : toutes les critiques

Après son périple en Espagne pour le festival de Sitges, David s’est rendu le weekend dernier à Gérardmer pour la 18e édition du Festival International du Film Fantastique.

Il a eu l’occasion de réaliser plusieurs interviews (dont Frank Vestiel, Alexandre Bustillo et Julien Maury) sur lesquelles nous reviendrons bientôt. Mais il a aussi pu voir plusieurs films : la sélection des courts-métrages, le film uruguayen La Casa Muda mais aussi Mirages de Talal Selhami et I Saw The Devil.

Voici l’intégralité de son journal de bord et toutes les critiques des différents films vus.

 

 

Réveil et départ très tôt afin de participer à l’édition 2011 du festival international du film fantastique de Gérardmer, devenu majeur (18 ans) durant ce dernier weekend de janvier.

Après plus de trois heures de trajet en voiture, j’arrive finalement devant le Grand Hôtel de Gérardmer, lieu central du festival qui accueille ses invités les plus prestigieux (cette année le maestro Dario Argento) et où ont lieu la plupart des interviews réservées à la presse.

Je me dirige rapidement à l’Espace Tilleul pour retirer mon accréditation afin d’assister à « I saw the devil », 1ère séance de la journée projetée à l’Espace Lac (à 10h30). Malheureusement la salle de presse est fermée pour cause de « réunion d’urgence » lorsque j’arrive et on me prie de bien vouloir repasser dans un quart d’heure. Vingt-cinq minutes plus tard, je repars avec un pass autour du cou mais il bien trop tard pour pouvoir assister à la séance du dernier film de Kim Jee-woon

Je décide donc de rejoindre le Cinéma du Casino afin de visionner « Prowl », le nouveau film du réalisateur norvégien de « ROVDYR » (« Manhunt »). Malgré mon pass de journaliste et plus de vingt-cinq minutes de queue, je n’arrive pas à décrocher de place : la salle est pleine à craquer… mon festival débute vraiment bien. Je repars donc en direction du Grand Hôtel afin de re-planifier mon emploi du temps de la journée.

14h30 – Espace Lac, ma première séance de la journée est dédiée aux cours-métrages fantastiques projetés dans une salle pleine à craquer pour l’occasion.

Les six courts en compétition ont été introduits par le jury très « Kourtrajmé » présidé par Kim Chapiron, le réalisateur du film coup-de point « Dog Pound ».

Parmi les différents invités présents sur scène, figurait Frédérique Belle, accompagnée par Rurik « Mad » Sallé, venus présenter :

 

Bloody Christmas 2 – la révolte des sapins de Michel Leray.
Le court synopsis : En se rendant à un réveillon entre amis, une jeune femme se fait agresser puis poursuivre par un sapin de Noël tueur.
La courte critique : Ce « film de potes », porté par son casting, est efficace. Dommage que certains effets spéciaux soient trop visibles.

Cabine of the dead de Vincent Templement
Le court synopsis : La nuit où les morts reviennent à la vie, un homme se retrouve coincé dans une cabine téléphonique sans moyens de défense.
La courte critique : Tout comme « Bloody Christmas 2 », le cours de Vincent Templement est également une « mini » comédie horrifique. Exploitant un concept fun, « Cabine of the dead » contient quelques situations et dialogues très drôles. Ses principaux défauts : certains maquillages trop visibles et une réalisation trop sage.

Le miroir de Sébastien Rossignol
Le court synopsis : Après avoir subis une importante intervention chirurgicale au visage, (suite à un accident de voiture), une célèbre actrice trouve refuge dans sa maison d’enfance où des souvenirs et des peurs vont refaire surface.
La courte critique : « Le miroir », qui semble avoir bénéficié d’un budget plus conséquent, est le cours-métrage qui se démarque le plus, notamment par la qualité de sa mise en scène : plans travaillés, mouvements de caméra élégants et une très belle photographie. Cette réalisation de Sébastien Rossignol, qui s’approche des récentes œuvres fantastiques espagnoles, a reçu dimanche le Grand prix du court métrage.

Le Vivier de Sylvia Guillet
Le cours synopsis : une femme, barricadée dans sa maison, veille sur son mari souffrant d’une maladie étrange.
La courte critique : Le Vivier contient des plans bien cadrés et des effets réussis, mais je n’arrive pas à en saisir la finalité.

Mandragore de Fabrice Blin
Le cours synopsis : un homme en fuite, blessé et amnésique, est accueilli par une femme vivant isolée avec son enfant dans une veille ferme en pleine campagne.
La courte critique : Cette relecture de la chasse aux sorcières pêche un peu par la piètre qualité d’interprétation de ses acteurs.

No Face de Mathilde Arnaud et Jean-Yves Arnaud
Le cours synopsis : une étrange personne au visage caché photographie certains passants dans les rues de Paris.
La courte critique : L’esthétique et la mise en scène de « No Face » sont très réussis mais le concept s’épuise rapidement.

Red Balloon de Damien Macé et Alexis Wajsbrot
Le cours synopsis : une jeune baby-sitter est constamment dérangée par les cris de l’enfant qu’elle garde.
La courte critique : Red Balloon, seul cours en langue anglophone et également le plus « faible » de la sélection. Slasher (de courte durée) très conventionnel qui accumule les stéréotypes du genre (jeune fille en top blanc niaise, effets faciles destinés à faire sursauter le spectateur, etc.) sans innover.

 

A la sortie de la projection, j’aperçois Alexandre Bustillo et Julien Maury, co-réalisateurs d’« A l’intérieur ». Je les aborde, me présente et leur fait par de mon envie de réaliser une interview avec eux, notamment afin d’aborder leur nouveau film intitulé « Livide », qui est en phase de post production. Les deux réalisateurs, très généreux (à l’image de leur 1er long métrage), acceptent ma proposition et m’invite à les rejoindre au Grand Hôtel après leur dernière séance (aux alentours de minuit).

J’ai ensuite juste le temps d’intégrer une fille d’attente interminable afin d’assister au deuxième film de la compétition de la journée projeté à l’Espace Lac.

 

The Silent House (« La casa muda ») de Gustavo Hernandez.
Le synopsis : « Laura et son père Wilson s’installent dans une maison de campagne pour la rénover avant sa mise en vente. Tout se passe bien jusqu’à ce que Laura entende un bruit venant de l’extérieur qui devient de plus en plus fort au dernier étage de la maison… »

La critique : Pour son premier film, proche dans sa forme d’un documentaire, Gustavo Hernandez échoue complétement là où Jaume Balaguero et Paco Plaza ont réussi avec succès à « impliquer » le spectateur dans le premier « REC ». En effet, l’immersion est quasiment nul, la faute à une histoire inintéressante à souhait : il ne se passe quasiment rien pendant plus d’une heure. En résumé, le personnage principal « tourne en rond » dans une maison plongée dans le noir. Dès lors, « La casa muda » perd vite tout l’intérêt généré par son concept, par sa réalisation : le film est vendu comme un plan séquence d’environ 1h30.
Durant la première partie du film, le réalisateur uruguayen va enchaîner tous les types de bruits possibles et imaginables dans une vieille maison afin de faire sursauter le spectateur. Certaines situations tombent alors rapidement dans la parodie (Laura se fait peur toute seule car elle a shooté une boîte de conserve). Plusieurs spectateurs ont ainsi rapidement quitté la salle.
Au niveau de la mise en scène, à quelques exceptions près, les cadres qui composent les plans séquences (et non LE plan séquence) sont travaillés et variés, Hernandez utilise intelligemment des éléments du décor (miroirs).
L’actrice principale, présente dans tous les plans du film, offre une prestation honnête mais ses dialogues sont tellement limités (« Papa !!! ») que son personnage devient rapidement insupportable !
Le twist final est assez intéressant mais ne sauve pas le reste du long métrage. La dernière partie du générique de fin, rajoutée après les projections de Cannes, est à l’image du reste du film, trop long et malheureusement sans intérêt.

 

A la fin de la projection, j’enchaîne avec une interview de Franck Vestiel, le réalisateur du brillant Eden Log, venu assister en tant que spectateur au festival, et une seconde interview avec son acteur principal, Clovis Cornillac, membre du Jury longs métrages.
Je débute avec le réalisateur d’Eden Log. Dans un premier temps intimidé par la carrure imposante de Vestiel, je découvre rapidement un grand passionné de science-fiction, humble dans sa façon d’appréhender le cinéma.
Malgré un emploi du temps très chargé, Clovis Cornillac m’accorde également quelques minutes afin de discuter du cinéma de genre et de ses préférences.
Mes deux interviews terminées, je pars en direction du Cinéma du Casino afin de visionner un 2e long métrage…

 

I saw the Devil (« J’ai rencontré le diable ») de Kim Jee-woon.
Le synopsis : « Un agent secret recherche le serial killer qui a tué sa fiancée. »

La critique : Le nouveau film du réalisateur de « A bittersweet life » et de « Deux sœurs » est une œuvre magistrale qui s’inscrit directement dans la lignée des très grandes réussites coréennes, comme « Old Boy » de Park Chan-wook et « The Chaser » de Hong-jin Na, dont il partage la thématique de la vengeance.
Kim Jee-woon « réinvente » le thriller en le mélangeant à d’autre genre (action, horreur) et propose une œuvre d’une richesse thématique inouïe (les remords, la culpabilité, la violence, le châtiment, la morale, la justice etc.). Le réalisateur coréen livre des scènes d’actions et des séquences de meurtres violentes et efficaces.
Le jeu des deux acteurs principaux est magnifique : Lee Byung-Hun (« A bittersweet life ») est tout dans la retenue, le contraire de Choi Min-Sik qui est totalement dans l’excès, la folie. L’interprète de « Old Boy » incarne ici avec maestria un rôle de psychopathe comme on n’en avait plus vu depuis très longtemps.
Malgré son indéniable efficacité, ce « jeu du chat et de la souris » où l’un va s’amuser à torturer l’autre pour ensuite le laisse partir pour mieux le re-capturer, contient quelques légères baisses de régime (le film dure plus de 2h20) qui ne nuisent cependant en rien à la réussite totale du film.
« I saw the devil » est vraiment « LA claque » du festival et une nouvelle référence du genre. Le film est d’ailleurs reparti avec le Prix de la critique, le Prix du jury jeunes et surtout le Prix du public.

 

Dès la fin de la projection, je pars en direction du Grand Hôtel. Aux alentours de minuit, je suis rejoint comme prévu par Alexandre Bustillo et Julien Maury pour réaliser l’interview « improvisée » durant l’après-midi. Nous prenons place dans la salle de billard. Malgré notre fatigue commune, les deux co-réalisateurs vont se prêter avec une bonne humeur contagieuse au jeu des questions/réponses et l’interview se transforme rapidement en conversation. Bustillo et Maury vont généreusement enchainer pendant plus d’une demi-heure les anecdotes et autres informations sur leur premier métrage « A l’intérieur », sur des projets avortés (« Halloween 2 ») et surtout de leurs futurs projets.
Ma première journée de festival se termine donc tard dans la nuit.

 

Ma dernière séance du festival est projetée le dimanche matin au Cinéma du Casino, il s’agit d’une production marocaine

Mirages réalisé par Talal Selhami
Le synopsis : « Cinq personnes aux profils très différents se retrouvent en compétition pour décrocher un emploi important dans une multinationale qui vient de s’installer au Maroc. Suite à un entretien avec le PDG de la société, les candidats se voient proposer une ultime épreuve dans un lieu tenu secret afin de les départager. Ils acceptent et montent à bord d’un minibus dépourvu de vitres… »

La critique : Malgré son manque flagrant de moyen, « Mirages » est un film généreux porté par un casting très réussi et d’une rare justesse. La direction des acteurs est remarquable, les cinq personnages principaux sont vraiment tous impressionnants de réalisme, loin des standards actuels des productions francophones de genre.
Le film de Tala Selhami contient quelques défauts inhérents à toute première réalisation : comportements de certains personnages un peu clichés, quelques longueurs lors de la dernière partie qui souffre d’un manque de rythme et une fin un peu laborieuse.
Dans sa première partie, le réalisateur adopte un style très documentaire (caméra portée à l’épaule, recadrage) qui peux déconcerter. La mise en scène évolue ensuite lorsque les personnages arrivent dans le désert et nous livre de nombreux plans très réussis (mention spéciale à la séquence du coup du marteau).
Malgré ses défauts, « Mirages » reste une œuvre sincère et touchante. On attend donc avec impatience le prochain projet de Talal Selhami.

 

Je termine cette 18ème édition du festival international du film fantastique de Gérardmer par l’interview d’Aïssam Bouali, l’interprète principale de « Mirages ».

Je rentre pleinement satisfait de cette nouvelle édition du festival de Gérardmer, heureux d’avoir pu réaliser plusieurs interviews avec des passionnés de cinéma, d’avoir découvert une « tuerie » comme « I saw the devil » et surtout d’avoir pu approcher une légende du cinéma fantastique : M. Dario Argento.

Un GRAND Merci à Nathalie Iund, Franck Vestiel, Clovis Cornillac, Alexandre Bustillo, Julien Maury et à Aïssam Bouali, merci pour votre gentillesse et votre disponibilité. MERCI également à Marc Loos et à Sara.

– David Cagliesi

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