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Civil War : Rencontre avec la Team Iron Man
Une partie de la Team Iron Man était de passage à Paris il y a quelques jours pour présenter Captain America Civil War.
Avec le réalisateur Anthony Russo et Emily Vancamp (l’Agent 13), Robert Downey Jr et Don Cheadle ont répondu aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse et dans une ambiance détendue, où Tony Stark n’a pas hésité à se moquer des questions de nos confrères qui se sentent toujours obligés d’amener la politique sur le tapis. Mais on parle aussi de cinéma…
La rencontre est disponible en version originale non sous-titrée ou retranscrite en français. Attention, vers la 25e minute, la fin du film est évoquée (et marquée dans la version texte par des mentions « spoilers »). Prenez garde si vous souhaitez vous préserver…
LA RENCONTRE
L’histoire de Civil War évoquant l’affrontement entre super-héros, avez-vous ressenti une pression supplémentaire ?
Anthony Russo : Nous savions que l’idée pouvait être sujette à controverse vis à vis des fans. Etant des fans à fond nous même, mon frère et moi étions très excités à l’idée de raconter l’histoire. Il y a beaucoup de films de ce genre maintenant, avec de bonnes histoires. Mais la perspective de mettre l’affrontement entre ces personnages au coeur de l’intrigue on a trouvé que c’était un vrai challenge en terme de storytelling et et nous étions très excités. Grands risques, grandes récompenses heureusement.
Don Cheadle : je pense que c’est fantastique la manière dont Marvel trouve de nouvelles manières de raconter ces histoires. Je pense justement, comme Anthony l’a dit, que c’est très excitant d’avoir une nouvelle manière d’approcher les personnages, de raconter l’histoire. Les gens me disaient : « Mais Civil War, ce n’est pas des centaines de super héros qui s’affrontent ? -Des centaines ? ». Il y en a déjà beaucoup trop dans ce foutu film.
Emily Vancamp : En terme d’Avengers s’affrontant, je vois ça d’une perspective objective parce que je ne suis pas au coeur de la bataille. Je dois dire que c’est très étrange à regarder en tant que fan de ces films, voir ces personnages que vous aimez tant s’affronter. Mais c’était très bien fait. Les frères Russo ont fait un travail extraordinaire.
Robert Downey Jr : Là je suis constipé. Juste pour vous rappeler la pression. Mais avant, c’était très détendu. Il y a toujours cette croyance comme quoi n’importe qui peut vous pitcher une idée. Tout dépend en fait de l’exécution de la chose. C’est pour ça que j’aime les frères Russo si fort. Ils fonctionnent comme des chirurgiens, jouent avec les niveaux d’interaction. Ils savent quoi monter, quoi mettre en valeur, quoi ne pas manquer. C’est comme faire de la grande cuisine. Pour moi, si c’est fait correctement, ce sera très bon.
Vous parliez du nombre de héros dans le film. Est-ce que ça ne vous a jamais inquiété de la manière dont ça rendrait à l’écran ?
Anthony Russo : C’est pour ça qu’on a tourné la séquence de l’aéroport en Imax !Mon frère et moi aimons les histoires de groupe, elles sont au coeur de tout ce qu’on a fait en tant que réalisateurs. On aime l’ensemble, il y a tant de bons personnages. Et Christopher Markus et Stephen McFeely sont des maitres en écriture, ils ont écrit bien plus pour le MCU que tous les autres scénaristes. Ils connaissent ces personnages mieux que personne.
C’était vraiment une histoire de script : si ça passait dans le script, on pouvait le faire en film. Le processus qu’on a suivi avec Markus et McFeely était de voir le film à travers le point de vue de chacun des personnages. On a filtré toute l’expérience à travers leur point de vue à eux et à travers ceux des autres personnages.
Vous connaissez maintenant très bien le personnage de Tony Stark, comment est-ce de le jouer d’un film à l’autre ? Avec différents scénaristes et différents réalisateurs. Est-ce que vous dites parfois « Tony ne dirait pas ça » ?
Robert Downey Jr : J’essaye ça à la maison ! Je pense que je fais partie des 3 ou 4 meilleurs Tony Stark des films. Je ne dis pas aux dirigeants de Marvel ce que mon personnage doit faire ou pas. Mais il y a une sensibilité qui fait qu’on ne demande pas, que c’est fait avec votre accord
Pensez-vous qu’Iron Man soit au sommet de la liste des super héros ? Et n’avez-vous pas peur de voir mourir vos personnages ?
Don Cheadle : Rhodey est un genre de super héros quand il est dans l’armure mais sans celle c’est juste un homme. Et, pour ce que j’en sais, les hommes peuvent mourir
Robert Downey Jr : Comme pour beaucoup de choses, vous restez là et vous vous rendez compte que vous êtes soutenus par tout le monde autour de vous. Il y a cinq ou six ans, j’étais en plein trip narcissique. Puis j’ai vu arriver tous ces nouveaux talents, et les gens qui regardent l’écran se disent. On sait ce qui lui va faire mais elle, de quoi est-elle capable ?
Emily, vous n’avez pas de super pouvoir mais vous semblez avoir un pouvoir sur Captain America
Emily Vancamp : C’est le pouvoir des femmes ! Le plus super de tous les pouvoirs ! Mon personnage a travaillé dur pour être là où elle est. Ca inclut le fait d’être badass. Mais il n’y a pas de superpouvoir dont je suis consciente, non, pas dans les comics que j’ai lu.
Dans les comics, il y a une romance intéressante et compliquée [avec Captain America]. Mais on ne sait jamais à quel point elle sera utilisée, c’est une question à poser à Anthony
Comment présenteriez-vous l’univers du MCU à quelqu’un qui ne connait pas ?
Anthony Russo [s’adressant au journaliste] : Est ce que ce n’est pas votre travail de faire ça ? Ne pouvez vous pas nous aider ? Une chose importante avec ces films… Plus ils progressent, plus ils sont populaires. On sait donc qu’il y aura dans les salles des gens qui n’ont pas vu les films précédents. C’est donc important qu’on fasse les films pour des yeux neufs, pas seulement pour les fans, pas seulement pour les gens qui nous suivent de film en film. Vous devez pouvoir entrer dans le cinéma et profiter du film en entier sans connaissance particulière. C’est un travail difficile mais important : il faut satisfaire les fans mais aussi ceux qu’on appelle « les yeux vierges ». Pour moi ce film, c’est d’abord une dispute familiale. Ce sont des gens qui ont été rassemblés à cause de circonstances particulières et de leurs pouvoirs particuliers. Ils ont une relation profonde et compliquée. Et ce film les divise, les déchire. Pour moi c’est une histoire attachante, que vous soyez fans de fantasy ou de super héros. On essaye de faire fonctionner le film avec des émotions et une expérience très humaines.
Quel est le coeur, l’essence, de ce que serait l’Univers Marvel ?
Robert Downey Jr : J’ai une équation : M = MM + M. Merci. Marvel = Mythologie Moderne = Argent (« Money »).
Anthony Russo : Ce que j’ai dit était spécifique à ce film mais pas à l’univers Marvel. Ce que fait Marvel n’a pas de précédent dans l’industrie du cinéma. Ils racontent des histoires « sérialisées » et ça a commencé il y a dix ans avec le film Iron Man original et ça va aller au moins jusqu’en 2019 avec Infinity Wars et peut-être aller au delà. Vous avez donc une manière de raconter des histoires unique qui n’a rien à voir avec ce que vous pouvez voir en télévision, plus précis en terme de sérialisation. Ca n’a rien à voir avec ce que vous avez pu voir au cinéma jusque là, conditionnés à voir des films « standalone » de deux heures. Alors la question de savoir pourquoi vous pourriez être intéressé dans l’Univers Cinéma Marvel, c »est sans doute parce que c’est une nouvelle manière de raconter des histoires qu’on peut vivre au cinéma. C’est très excitant.
Une question de la part des enfants de Disney Channel : quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut devenir un Avenger ?
Don Cheadle : Je leur dirais : rêver en grand. Travaillez dur, mangez vos brocolis, faites des exercices.
Robert Downey Jr : Rencontrez Kevin Feige comme vous le pouvez, et faites ce qu’il vous dit de faire…
Emily Vancamp : Je pense que Don a raison : rêver en grand, travailler dur. Je crois que c’est vrai pour n’importe quoi. Quoi que vous vouliez faire dans la vie, vous devez vous impliquer totalement, le faire à fond. C’est le meilleur conseil que j’ai eu étant enfant. Si vous vous impliquez, vous pouvez être ce que vous voulez. Ma soeur voulait être vétérinaire et maintenant elle est douée. Il suffit de savoir ce qu’on veut, être concentré, et y aller à fond.
Robert Downey Jr : Mais les Avengers ne sont pas réels. Je sais que quand on est petit, on dit parfois : je veux être un dinosaure. Tu sais quoi ? Travaille dur, change ton ADN. Vous avez assez de conseils pour savoir que vous ne serez pas un dinosaure.
Emily, que pensez-vous de l’évolution de votre personnage et où aimeriez vous le voir par la suite ?
Emily Van Camp (sans attendre la traduction) : Ce qui est bien dans ce film c’est qu’on découvre Sharon telle qu’elle est. Elle n’est pas seulement l’Agent 13. On a pu développer sa relation avec Steve et voir leur connexion à un niveau plus profond.
En terme de où elle va dans l’univers, je ne sais pas. Vous ne le savez que quand vous recevez le coup de fil de la production. On verra mais il y a encore beaucoup à explorer s’ils veulent prendre ce chemin.
Don et Robert, vous avez tous les deux 51 ans. Jusqu’à quel âge croyez-vous êtres capables de jouer des super-héros crédibles ?
Robert Downey Jr : Votre question va me faire pleurer.
Don Cheadle : ce qui est bien, c’est que je suis contractuellement engagé jusqu’à mes 65 ans.
Robert Downey Jr : Don et moi en avons parlé parce qu’on vieillit inévitablement. On s’en rendait compte sur Iron Man 3 où nous avions de plus en plus d’action. On s’en rend d’autant plus compte maintenant qu’on est entourés d’une jeune équipe, merci Emily.
Emily Vancamp : On en a surement déjà parlé mais je ne vois pas vos personnages incarnés par d’autres, les fans vous suivent depuis si longtemps.
Robert Downey Jr : Tu dis ça mais Anthony, juste ce matin, avait des rendez vous avec de jeunes et talentueux comédiens français.
Est-ce que ce n’est pas un film sur la culpabilité et la vengeance ? Comment réagissez-vous à cela en tant qu’acteurs mais aussi en tant que personnages ?
Don Cheadle : je n’ai jamais été coupable de quoi que ce soit, donc cette partie est réglée pour moi. La vengeance dans le film est un thème intéressant, qui concerne plusieurs personnages. C’est un thème riche, consumant, notamment pour trois personnes à la fin.
Et vous Emily, vous qui avez tourné dans une série appelée Revenge ?
Emily Vancamp : j’en ai terminé avec Revenge. J’ai passé quatre ans intéressants à explorer le sujet mais maintenant je le laisse aux autres ici présents.
Robert Downey Jr : vous devriez arrêter de faire ce qui vous fait vous rendre coupable pour ne plus le ressentir. Tout le monde devrait faire ça. De toutes façon, moi quand j’ai des envies de vengeance, je finis par oublier pourquoi je le faisais au bout du compte.
Don Cheadle : un effet secondaire d’avoir 51 ans !
ATTENTION SPOILERS
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Parlons du méchant du film, Zemo. Comment l’avez vous construit ? Et est ce qu’on pourrait le revoir ?
Anthony Russo : on l’a toujours vu comme un méchant allégorique. Il en veut aux Avengers, qui ont blessé des gens, ont fait du mal. Tony Stark est approché par une proche d’une victime qui a les mêmes motivations. Les accords de Sokovie sont motivés aussi par ces dégats. Zemo veut, lui, sa revanche. C’est un « monsieur tout le monde » mais il a fait partie des forces spéciales sokoviennes. Il sait donc faire ce qui est nécessaire. Il est tellement en colère d’avoir perdu sa famille.
A la fin de Winter Soldier, Black Widow rend public les fichiers d’Hydra. Zemo a cherché une faille dans ses fichiers. Il sait aussi qu’il ne peut pas battre les Avengers, qu’il n’est pas à la hauteur physiquement. Mais il sait aussi qu’il peut les détruire de l’intérieur.
Il trouve alors une preuve, celle disant que le Soldat de l’Hiver est impliqué dans le meurtre des parents de Tony Stark. Il utilise cela pour détruire les Avengers.
Est ce qu’on pourrait revenir au personnage ?
Anthony Russo : Peut-être. C’est un personnage intéressant parce qu’il cherche à se tuer à la fin du film, et Black Panther l’en empêche. C’est un point de scénario intéressant où laisser le personnage. Ce serait bien de voir comment il a évolué depuis cela.
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FIN DES SPOILERS
Personnellement, quelle team auriez vous choisi ? Anthony Russo ?
Robert Downey Jr : regardez avec qui il voyage !
Anthony Russo : Mon frère et moi pensons que la meilleure version du film est celle où il est impossible de choisir son camps, parce que l’un comme l’autre a de bons et de mauvais arguments. Depuis tous ces films, on connait les héros et on sait ce qui les motive. Il fallait donc les amener à un point où ils pourraient se déchirer, trouver les motivations qui les feraient s’affronter. Ca a été un processus long et sensible.
Robert Downey Jr : Aussi objectif que je puisse l’être, je pense que ce que les réalisateurs ont fait ne nous permettent pas de choisir notre camps mais nous interroge sur les choix à faire dans la vie. Ca m’a fait contempler quelque chose qui mérite d’être réfléchit.
Don Cheadle : pour moi la team Iron Man ne représente pas seulement ce que veut Tony Stark mais aussi les envies de paix de nombreuses nations. Au début du film et au risque de me faire disputer, ça donne envie d’adhérer. Les arguments de Tony Stark font sens.
Emily Vancamp : C’est difficile de ne pas être en désaccord. Mais moi en tant qu’Emily je ne pourrais pas choisir. Tout le monde a raison ou tort. Mon personnage, c’est plus compliqué parce qu’elle doit choisir entre son job et son coeur.
Pouvez-vous nous parler des scènes coupées ?
Anthony Russo : Il n’y a pas beaucoup de scènes coupées. Il y a des portions d’une scène de fin entre Robert et Don qui ont été coupées. Ces films sont chers à faire, donc on ne veut pas trop dépenser pour des choses qui ne seraient pas à l’écran. Donc on n’a pas grand chose à montrer.
Don Cheadle : vous avez gardé le milieu de cette scène, il manque le début et la fin où je flirte avec un thérapiste.
Est ce qu’Iron Man aurait signé les accords si Donald Trump était le Président des Etats Unis ?
Robert Downey Jr : Quoiqu’il sort de ma bouche serait le coeur de vos prochains articles. Je ne vous donnerai pas cette satisfaction.
Merci aux équipes de Disney France, Heaven et Cartel pour l’accueil et aux différents intervenants de la conférence pour leurs questions.