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Ca ferait un bon film : Chiisakobé

Depuis que nous nous demandons si telle ou telle bande dessinée ferait un bon film et pourquoi, jamais nous ne nous étions intéressés à ce qui se passe au Pays du Soleil Levant.

L’erreur est désormais corrigée avec Chiisakobé de de Monetarô Mochizuki paru au Lézard Noir et en sélection officielle au Festival d’Angoulême 2017. Que ceux qui ont peur des spoilers se rassurent : si le manga est découpé en quatre tomes, il n’est question ici que de la première partie.

CHIISAKOBÉ
de Monetarô Mochizuki.

Janvier ça rime avec BD et qui dit BD en janvier veut dire Festival d’Angoulême. Comme l’an dernier à la même période, j’attire donc votre attenetion sur un titre du 9e art digne d’intérêt et il se trouve en plus qu’il fait partie de la sélection officielle du festival 2017 ! (comme les choses sont bien faites sur CLONEWEB !)

Ce titre c’est donc Chiisakobé, un manga en 4 volumes de Monetarô Mochizuki.

Le pitch

Ça ne va pas fort pour Shigeji. Alors qu’il est en déplacement sur un chantier de l’entreprise de charpenterie familiale, il apprend que le siège de celle-ci vient de brûler dans un incendie qui a ravagé une bonne partie du quartier où elle se trouvait. Et comme si cela n’était pas suffisant, son père et sa mère ont aussi péri dans l’incendie.

Pour le jeune homme timide, c’est évidemment un choc mais cela va être aussi l’occasion d’entrer pleinement dans la vie d’adulte car même s’il n’en a pas l’air, il est résolu à faire face à cette situation et à assurer la succession de son père, malgré les préjugés de ses employés.
Jusqu’à l’arrivée d’un petit grain de sable prénommé Ritsu.

Ritsu, c’est une jeune fille d’une vingtaine d’années qui a connu Shigeji lorsqu’elle était enfant et qui revient dans le quartier suite au décès de sa mère. Au départ, elle est embauchée par l’entreprise de Shigeji pour s’occuper de la maison des parents et de quelques ouvriers privés de domicile à cause de l’incendie. Mais Ritsu est une fille avec un fort caractère et un grand cœur et elle ne va pas en rester là : elle s’est mis en tête de s’occuper aussi d’orphelins du quartier (une bande de 5 garnements dont personne ne veut et qui sème la pagaille dans le voisinage).

Comment Shigeji va-t-il gérer son avenir ? Arrivera-t-il à gagner la confiance de ses ouvriers ? Arrivera-t-il à être à la hauteur de son père ? Arrivera-t-il à travailler sereinement avec cette bande de gosses qui traîne dans les couloirs de la maison ?! Surtout la petite gothique, là, qui veut taper les gens dans la figure. Et puis, surtout, arrivera-t-il à cerner Ritsu qui semble à la fois si différente et si semblable au souvenir qu’il avait d’elle…

Pourquoi c’est bien

Les atouts de Chiisakobé sont nombreux :

Je commence par un dessin réaliste et élégant, à la fois sobre et direct qui ne reprend pas les codes courants du manga : pas d’expressions faciales exagérées, pas de traits de mouvements, pas d’onomatopées… évidemment, on est dans un seinen, un manga pour adultes, mais même dans cette catégorie-là, il est rare de trouver une telle sobriété.

À cela s’ajoute une narration ciselée qui fait de chaque case un moment important, soulignant tel ou tel détail, faisant s’entrechoquer image et texte (beaucoup de dialogues par exemple sont illustrés par des images de pieds ou de chaussures). Cet attrait pour les détails permet « d’envelopper » une scène, de la rendre plus réelle et à la fois de l’étirer dans le temps, un peu à la manière d’un haïku, ces poèmes japonais très courts qui tentent d’exprimer l’émotion d’un instant.
Autre atout de la série : les personnages. De par leur look ou leur caractère, ils arrivent toujours à surprendre. Shigeji arbore des cheveux longs et une barbe qui étonnent autant les autres personnages que les lecteurs. Cette apparence tellement éloignée des stéréotypes japonais permet de créer une distance entre le héros et son environnement, de créer une connivence avec le lecteur qui, du coup, veut en savoir plus sur Shigeji.

Et malgré son look d’ermite ou de naufragé solitaire, c’est un jeune homme déterminé à faire sa place dans la société et qui est prêt à se battre pour y arriver. Les autres personnages qui gravitent autour de lui le constatent eux aussi et graduellement, ils vont tout faire pour qu’il atteigne son but (parmi ces personnages, je vous recommande tout particulièrement le banquier du quartier qui est à la fois très drôle et très inquiétant).

Évidemment, vous l’avez deviné si vous avez lu le pitch, il sera aussi question d’amour et d’aboutissement personnel (d’ailleurs, si vous voulez connaître la fin de la série, regardez tout simplement la couverture du dernier tome, attention spoiler !)

Dernier atout de la série, sa longueur : 4 tomes seulement. Un récit assez court, donc, mais que l’on peut relire à l’envi pour se délecter des dessins et du découpage si particulier de Mochizuki. Croisons les doigts pour le palmarès d’Angoulême…

Taux d’adaptabilité : 100%

Format de l’adaptation : long métrage

Réalisateur/producteur envisagé : Wes Anderson qui est sans aucun doute LA grande source d’inspiration de Mochizuki tant le look du héros fait penser à celui de Luke Wilson dans La famille Tenenbaum, sans parler de la composition de ses cases et de son rythme narratif.

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