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Ça ferait un bon film : Big Foot

S’il est un genre qui a su autant inspirer le cinéma et la bande-dessinée, c’est bien le western. De Lucky Luke à Blueberry, de Jerry Spring à Undertaker, en passant par Lincoln, Poncho et Semelle ou encore le Capitaine Apache, nombreuses sont les productions franco-belges maniant joyeusement le genre et ses codes, compensant ainsi le manque de moyens du cinéma hexagonal et illustrant l’amour immodéré du genre par les lecteurs français (surtout les babyboomers, il faut le reconnaître).

J’ai donc choisi à mon tour de m’aventurer à l’ouest du Pecos, sur des terres balayées par les vents, là où vivent des hommes, des vrais, faisant face aux dangers les plus inattendus, des Indiens aux desperados, voire plus… aujourd’hui, on parle de Bigfoot de Nicolas Dumontheuil

 

BIG FOOT
de Nicolas Dumontheuil

Le pitch

Ned et Zeb ne sont pas des cow boys ordinaires : ce sont des tueurs. Ils tuent parce qu’on les paye mais parfois, il peut arriver qu’ils le fassent gratuitement. Seulement, dernièrement, Ned ne se sent pas très bien, il n’arrive plus à tuer… c’est gênant. Mais peut-être que le contrat dégoté par son partenaire arrivera à le décoincer : il s’agit de retrouver une jeune fille disparue, Miss Hawkline, et « il faudra sans doute tuer un peu aussi », au passage. Les deux gars partent donc à l’aventure, flanqués de leur commanditaire, une mystérieuse demoiselle répondant au nom de Magic Child…

Pourquoi c’est bien

Alors attention, je vais utiliser un mot bien trop utilisé par la critique moderne et numérique (et donc un peu galvaudé) mais ici, il est fort à propos : c’est une histoire jubilatoire (désolé).

Dumontheuil adapte ici, librement, un roman écrit par Richard Brautigan qui lui-même n’avait pour seule ambition que de faire rire ses copains. On a donc sous les yeux de l’humour à tous les étages : des personnages un peu barrés, des situations loufoques et jamais vues (comme d’assister au débarquement des deux héros à Hawaïï pour exécuter un homme et de totalement paniquer à la vue des ananas) et surtout un excellent travail sur le texte et plus particulièrement le discours des personnages : du dialogue de western pur jus, avec ce mélange de métaphores et d’exagérations qui fascine et fait sourire en même temps.
Mais Bigfoot c’est aussi plus que cela, c’est un jeu avec les codes traditionnels : l’histoire se passe en 1905 et c’est le crépuscule du far west. L’un des deux héros est noir, ils se déplacent en voiture (pas tout le temps, rassurez-vous), ils se posent des questions concernant le statut des Indiens, ils ont des névroses… tout n’est pas simple et manichéen. À cela s’ajoute une dose de fantastique car leur périple va les mener chez un étrange savant et puis bien sûr, vers la créature qui donne son titre à l’histoire.

Attention toutefois, comme expliqué au début des deux premiers albums, le terme « bigfoot » dans la bande-dessinée américaine est l’équivalent chez nous du terme « gros nez ». Ainsi, il désigne des héros de bande dessinée populaire, plutôt à tendance comique, tels Mickey, Popeye ou Mr Natural. Par cette astuce, Nicolas Dumontheuil arrive à justifier l’humour de son récit, y compris sur le plan graphique (ses personnages semblent être faits de caoutchouc) et à l’assimiler à son récit. Autre astuce graphique, toutes les 3 ou 4 pages, il dessine une grande case contenant le titre, comme si les albums étaient en réalité des reliures d’épisodes parus dans des journaux, pratique très courante aux États-Unis.
Le dessin de Dumontheuil est certes peu académique mais il est très dynamique et il retranscrit à merveille l’état d’esprit et l’humanité des personnages (et la mise en couleurs d’Isabelle Merlet est exemplaire).

 

Taux d’adaptabilité : 100%, bon bien sûr, il faudra prendre des gants parce qu’il y a du sexe, de la violence et des propos racistes, mais sinon, le récit est limpide et il faudra évidemment soigner les dialogues.

Forme de l’adaptation : je pense qu’on peut faire tenir le tout dans un voire deux longs métrages mais on peut aussi envisager une mini-série télé.
Réalisateur/Producteur envisagé : Shane Black côté américain / Jan Kounen côté français

Acteurs/actrices envisagés : Ryan Gosling & Anthony Mackie / Pio Marmaï & Omar Sy

Big Foot, de Nicolas Dumontheuil
3 tomes et une intégrale parus chez Futuropolis

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