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Ça ferait un bon film : Deadly Class

Bonjour les amis. Alors aujourd’hui, pour une fois, je vais devoir enfreindre une des règles que je m’étais fixé, à savoir parler d’une BD qui a déjà été adaptée sur écran. Mais il y a une astuce, évidemment, car cette adaptation ne sera diffusée qu’en 2019 donc à l’heure où j’écris ces lignes, personne n’a encore vu la moindre image sur écran. Enfin… j’exagère à peine… si jamais vous étiez à San Diego cet été ou si jamais vous traîniez sur un site de pop culture bien informant (genre qui commence par un C, voyez), vous avez peut-être vu passer une bande-annonce ou entendu un podcast évoquant le sujet pour une future série tv adaptée d’un comics SANS super héros et qui vaudra largement le coup d’œil (ne serait-ce que parce que le matériau de base est grandiose), j’ai nommé :

 

DEADLY CLASS

Le pitch :

Marcus Lopez est un poissard. En cette année 1987, à 14 ans, il traîne dans les rues de San Francisco parmi les clochards, maudissant l’homme qui selon lui est responsable de la mort de ses parents : Ronald Reagan, le président des États-Unis. Les temps sont durs. Il y a bien son journal intime qui lui tient compagnie mais cela ne suffit pas. Il songe à en finir en sautant du Golden Gate bridge mais quelque chose le retient… serait-ce la silhouette derrière lui qui a murmuré « Ne le fais pas » ?

Le soir d’halloween, alors qu’il assiste à un spectacle de rue, il est pris en chasse par un escadron de policiers (pour de mystérieux faits antérieurs). Marcus court à travers la foule et c’est alors qu’il est aidé par un groupe d’adolescents de son âge qui semblent savoir ce qu’il se passe.

Une fois débarrassés des policiers (de manière plus ou moins expéditive), le groupe emmène Marcus dans un lieu très particulier sous la ville : l’académie Kings Dominion, dirigée par l’imperturbable Maître Lin. Le vieil homme explique alors à Marcus qu’il est arrivé au bon endroit, que sa vie est sur le point de changer car désormais elle a trouvé un but : il va être formé pour devenir un assassin. Marcus est content.

 

Pourquoi c’est bien.

Alors, comment vous expliquer… disons que ce coquin de Rick Remender (le scénariste) m’a eu par les sentiments.

Il se trouve que j’ai le même âge vénérable que ce brave homme et qu’avec cette bd, il nous offre une deuxième jeunesse, la jeunesse fantasmée que l’on aimerait avoir ou du moins celle qui permet d’exorciser toutes ses peurs et ses doutes. En encrant son histoire en 1987, il cite tout un tas de références qui parlent aisément aux trentenaires et quadragénaires (des films, des séries, des groupes de rock…) et ceux sont SES références à lui, à l’époque où il traînait dans les skate parks ou dans les arrières cours du lycée.

Mais je vous rassure tout de suite, ce n’est pas une bd pour vieux. Ce que Remender arrive à faire c’est restituer l’état d’esprit de l’adolescence : trouver sa place dans le monde, se faire des amis, tomber amoureux, voir ses parents sous un nouveau jour, découvrir le sexe, les drogues, braver des interdits, etc.

Ce n’est pas le premier évidemment à écrire sur l’adolescence mais ici, d’une part, c’est poussé à l’extrême (c’est une école d’assassins, donc on ne va pas prendre de pincettes ! vous verrez qu’à 14 ans, le héros a déjà un vécu long comme le CV d’un Jason Statham sous viagra) et d’autre part, c’est très bien écrit. Le style est direct, percutant et retranscrit parfaitement l’impatience et l’état d’esprit de la jeunesse comme par exemple, le fait de juger quelqu’un d’après ses goûts musicaux (vous le faites encore, je parie, NE MENTEZ PAS) (au passage, la traduction française d’Urban comics est excellente).

De son côté, le récit est haletant, plein de suspense et de rebondissement et on s’attache facilement aux personnages. Je vais vous donner un exemple concret : l’arc narratif qui s’étale sur les tomes 1 à 4 constitue une année scolaire et on suit le destin de Marcus et ses potes car ils sont en première année ; dans le tome 5, on découvre donc de nouveaux élèves arrivant à King’s dominion. Au début de la lecture on se dit « Raaah mais je m’en fiche des nouveaux, là, raconte-moi ce que deviennent les anciens, ceux que je connais déjà ! » Eh bien, en quelques pages, vous succombez au charme des nouveaux, et il vous tarde de les voir interagir avec les anciens ! (surtout Helmut, un colosse ado Est-Allemand passionné de métal et de jeux de rôle). Enfin, quand je dis avec « les » anciens, c’est un bien grand mot car comme dans toute série moderne, il y a des morts et des disparitions, attendez-vous donc à quelques petits chocs émotionnels…

Et le dessin dans tout ça ? Il est assuré par Wes Craig qui donne ici la pleine mesure de son talent. Certes, son trait n’est pas d’un réalisme académique mais il privilégie le dynamisme, la fougue et son découpage sert parfaitement le propos. Il y a du Paul Pope, du Miller, du Sienkiewicz dans ces cases et il faut parfois prendre le temps de les regarder, malgré l’envie d’enfiler les pages à toute vitesse.

Bref, vous l’aurez compris, cette série est un de mes coups de cœur et pour être tout à fait honnête, je ne pense pas que la série TV de Syfy arrivera à sa hauteur. La version audiovisuelle ne pourra être qu’édulcorée par rapport à l’originale et le budget nécessaire à certaines cascades ne me semble pas être présent. On risque donc d’assister à une série de lycéens certes un peu trash et violente mais bien en–dessous de ce que la bd peut offrir.

Si vous en avez ras-le-bol de ces hommages aux années 80 qui fleurissent en ce moment sur vos écrans, jetez un coup d’œil à Deadly class, la série qui balance un bon coup de pied dans tout cette nostalgie pour vous raconter une vraie histoire avec de vrais personnages et un enjeu simple : vivre.

 

Taux d’adaptabilité : 100%

Forme de l’adaptation : Série (forcément)

Réalisateur/Producteur annoncé: Rick Remender, Miles Orion Feldsott et Mick Betancourt

Casting annoncé : Benedict Wong, Benjamin Wadsworth, Lana Condor, Maria Gabriela de Faria, Luke Tennie, Liam James, et Michel Duval.

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