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Avatar : la conférence de presse (2022)

A l’occasion de la ressortie d’Avatar dans les salles, James Cameron, Jon Landau et les acteurs du film original se sont retrouvés pour une conférence de presse virtuelle via Zoom pour revenir sur leurs souvenirs. En voici les meilleures feuilles. La conférence de presse parisienne originale, de 2009, est toujours accessible ici.

Pourquoi avoir choisi de ressortir Avatar maintenant ?
James Cameron : La sortie a eu lieu il y a douze ans et si vous avez moins de 22 ou 23 ans, vous n’avez probablement pas vu le film en salles. Ce qui veut plutôt dire que vous n’avez pas vraiment vu le film, du moins pas dans les conditions pour lesquelles il a été fait : un grand écran, un écran géant, de la 3D. On a remasterisé le film en 4K HDR avec des passages du film en 48 images par secondes.
Le rendu est meilleur que jamais, mieux même qu’en 2009. Il y a tout une nouvelle génération de fans qui arrivent. Et même s’ils ont vu le film en streaming ou en bluray, ils ne l’ont pas vu en grand. Nous, on vient de le revoir récemment après la remasterisation et on a trouvé ça incroyable.
J’essaye de dire ça humblement mais on a vraiment été impressionné par le rendu. L’expérience physique que le film procure. Et on est excités à l’idée de le remontrer en salles.

Quel est votre meilleur souvenir du tournage ?
Sam Worthington : Quand j’ai lu le script pour la première fois avec ses concepts que je ne comprenais pas, ces trucs comme les Thanators, et ces montagnes volantes, je n’avais aucune idée de ce dont James voulait parler et encore de moins de comment on allait le faire. Mais mon plug grand souvenir, c’était quand on était dans le « Volume », la sensation de pouvoir tout jouer était forte. Jim nous disait : « je vais créer quelque chose et qui deviendra une montagne volante dont tu dois sauter »
« Et il y a ces mecs qui vont t’attaquer, qui deviendront plus tard des Viperwolves. » Et j’ai plongé. C’était fun, j’étais comme un gamin de cinq ans sur une plaine de jeux avec quelqu’un qui me disait de foncer. Je n’arrêtais pas de me pincer car je n’arrivais pas à croire que ça allait devenir un film. Je pensais que c’était juste une attraction à laquelle je pouvais jouer.

Sigourney Weaver: Je me souviens de mon premier jour dans le « Volume ».
J’étais dans mon costume de capture de mouvement. Et ma première scène consistait à jouer l’Avatar de Grace Augustine. Il y avait un petit écran sur le coté où je pouvais avoir une prévisualisation de ce que ce serait dans le film. Je peux voir une version brut de Grace version Avatar avec son tank top dans la jungle.
Et j’en frisonne. Une sensation de soulagement, que ça va fonctionner. Et l’idée que dans cette petite pièce nous allons pouvoir créer un autre monde est fantastique.
Et maintenant je sais que le seul moyen, le seul vaisseau spatial capable de nous emmener sur Pandora c’est le cinéma.

Zoe Saldana : Je sais que la question porte sur les souvenirs de tournage mais je ne peux m’empêcher de penser à ce coup de fil de Jim qui m’a demandé de jouer Neytiri. J’étais en train de changer les couches de ma petite nièce. D’habitude, je déteste ça mais je n’ai jamais autant aimé changer une couche que cette fois-là.
J’ai ressenti de l’excitation, de la gratitude. J’allais pouvoir travailler avec mon idole, celui derrière Sarah Connor et aussi un peu Ellen Ripley. Mon personnage a un arc, fait des arts martiaux, grimpe aux arbres. C’était comme la joie d’aller à l’école mais on allait dans ce grand « volume » gris, où il faisait froid et où une caméra nous tournait autour.
Mon imagination n’a jamais été aussi illimitée que quand j’étais là-dedans. La fois d’avant, j’étais enfin. Ca m’a rendue super fière de ce que je faisais. Je me suis dit que si je le faisais sérieusement, ça participerait à quelque chose de magnifique et d’important.

Michelle Rodriguez: S’il y a quelque chose que je retiens d’avoir tourné Avatar avec Jim c’est que le film m’a ouvert les yeux.
Mon regard a changé. J’ai compris que je devais travailler plus dur pour résoudre un problème. La résilience. Juste être sur le plateau et regarder comment il inspire tout le monde, des ingénieurs au département artistique. C’était une expérience fantastique.
A la fin de la journée, en voyant les scènes au rendu inachevé sur les écrans de contrôle, j’ai compris que je faisais partie de quelque chose d’extraordinaire, qui n’avait jamais été fait avant.

Stephen Lang: Pour moi c’est la fameuse scène du « Vous n’êtes plus au Kansas », la première que j’ai tourné pour le film. Deux choses s’y sont passées qui m’ont marqué jusqu’à la fin du tournage et que je retrouve dans les suites et dans la manière dont je travaille avec Jim.
La première, c’est qu’il m’a permis d’être libre et d’improvisé comme je le sentais. Il m’a donné la permission de prendre le contrôle de la pièce où on tournait et c’était important car il y avait plein de gens. J’avais l’autorité. Il était le réalisateur, le patron, mais il m’a laissé faire. C’était un acte très généreux, très intelligent aussi.
La foi qu’il place dans les gens, dans moi pour cette scène précisément, ça a grandement changé notre relation de travail.

Jim, pourquoi le film était-il si populaire quand il est sorti ? Pensez-vous que les mêmes choses résonneront encore aujourd’hui ?
James Cameron : Je pense qu’un film est bon si les gens qui l’ont fait sont bons. Et vous le voyez [à cette conférence] : cinq personnes qui ont mis leur coeur et leur âme dans le film. Parfois de manière très différentes. Les challenges de Zoe étaient différents de ceux de Michelle et de ceux de Slang [le surnom donné à Stephen Lang]. Les gens répondent aux gens. Et dans ce cas particulier, Avatar, ils répondent à des gens qui font 10 pieds de haut comme les personnages de Zoe et Sam. Même si en réalité le personnage de Zoe fait 9,2 pieds…
Vous vous retrouvez dans ce monde, où ce mélange des humains et des personnages de Pandora, avec leurs grands yeux et tout ça… Je pense que ça vous sort du quotidien, ça vous sort des problèmes de tous les jours, des discours politiques actuels, du chaos, du désordre de la vie. Ca vous emmène dans un lieu où, certes, il y a un conflit mais il est à prendre à travers le prisme de la science fiction.
Et donc, quelle que soit votre culture, que vous soyez en Chine, au Japon, en Europe ou en Amérique… Vous pouvez y voir l’universalité des personnages à travers ce prisme.
L’exécution y est aussi pour beaucoup. Je pense que pendant les premières minutes, les spectateurs se demandent comment on a fait puis se laissent porter.
On a développé des technologies qui ont permis une immersion totale, dans un monde de fantasy. Et vous vous prenez au jeu si vous vous sentez proche des personnages. Le personnage de Sam nous emmène en voyage, celui de Sigourney donne un cadre rationnel et celui de Slang le rationalise encore différemment. Les gens peuvent y trouver une expérience universelle.
Et il y a autre chose : je pense que quand nous étions enfant nous aimions spontanément la nature. Les animaux. Etre dehors. Puis en grandissant, on s’en éloigne. Je pense que la société au sens large, partout dans le monde, souffre d’un déficit de nature. Et je pense que ce film nous ramène à cet état de l’enfant proche de la nature. C’est la beauté et la complexité de la chose.

Avatar est devenu le plus grand succès de tous les temps depuis sa sortie. En quoi a-t-il influencé le blockbuster moderne ?
James Cameron : Avatar n’était pas le premier film à utiliser des technologies avancées pour faire des effets numériques. C’était déjà utilisé avant et ça l’a été après.
La 3D s’est généralisée pendant un moment. Avatar a gagné l’Oscar de la Meilleure Photo pour un film réalisé avec des caméras numériques 3D. C’était la première fois. Les mêmes caméras qu’on a utilisé ont été ensuite reprise par différents directeurs de la photo qui ont gagné des Oscars. Pendant deux ou trois ans, elles ont été approuvées par l’Académie [James Cameron fait sans doute références aux Oscars gagnés par Hugo Cabret, Gravity et Life of Pi]
En quatre ans, trois films en 3D ont gagné l’Oscar. Puis la 3D a doucement disparu. Mais ce n’est en fait pas terminé, elle a juste été acceptée et fait désormais partie des choix à faire quand vous allez voir un blockbuster en salles. Vous pouvez désormais choisir entre 2D et 3D.
C’était pareil avec la couleur. Quand les premiers films en couleurs sont sortis, les gens y allaient spécifiquement pour la couleur. Lors de la sortie d’Avatar, les gens y allaient pour voir un film en 3D. Plus personne ne fait ça aujourd’hui, on choisit nos films sur d’autres critères. Maintenant la 3D est devenue une chose courante. Et en terme d’impact culture, on verra… si les gens se déplacement pour Avatar 2.

 Qu’est-ce qui vous a rendu fier de participer à ce projet ? 
Stephen Lang : Je crois que je suis fier de faire partie d’une équipe si talentueuse, entouré de gens si généreux. Même si au fil des années, on a parfois été séparés, on reste une équipe soudée. C’est de cet esprit d’équipe dont je suis fier, et reconnaissant d’en faire partie.

Michelle Rodriguez: Personne n’a pris autant de temps, fait autant d’effort, mis autant d’avoir dans quelque chose qui a autant d’impact sur la société, dans le monde en général.
La décision de Jim de raconter cette histoire montre son amour et son respect pour la vie. Je trouve ça rare. Et je suis fière d’en faire partie. Je pense qu’on n’en fait pas assez, et que l’impact du film en dit beaucoup.

Sam Worthington: James est le meilleur, je suis fier de dire que c’est mon ami.

Sigourney Weaver : Jim est un scientifique avec du coeur. Je suis fière d’avoir incarné le Docteur Augustine qui est aussi une scientifique. Une femme scientifique. Jim a donné au monde, et à mon personnage, cet univers, cette faune, cette flore en prenant les choses très au sérieux. Jusque dans les moindres détails comme les montagnes flottantes et leur approche scientifique.
Je pense que le film n’a pas pris le public pour des idiots, bien au contraire, il l’a poussé vers le haut.
Et si le film a inspiré des filles à devenir des femmes scientifiques alors j’ai accompli quelque chose.

Zoe Saldana : Ce dont je suis le plus fière ? D’avoir eu l’opportunité d’appartenir à un groupe avec lequel j’ai tant en commun. Et puis j’ai rencontré la personne la plus curieuse que je connais, Jim. Il partage, il est curieux, pas élitiste. J’ai eu l’opportunité de travailler avec lui. Et je l’ai encore puisqu’on recommence. Le cadeau se prolonge dans le temps. Tout le monde n’a pas cette chance, et je suis fière d’avoir pu faire de ma vie quelque chose que j’aime, d’une très belle manière. J’ai appris, j’ai grandi, pas seulement en tant qu’artiste mais aussi en tant que personne. Et je peux désormais partager ça avec mes enfants.
Ils peuvent grandir dans une réalité différente de celle dans laquelle j’ai grandi.
Tout ça pour dire qu’Avatar est vraiment quelque chose de particulier pour moi.

James Cameron : En regardant en arrière, je suis surtout fier de mon équipe. Je veux le dire. Les artistes, les designers, les constructeurs de décors ont créé quelque chose de magnifique. Les gens qui ont construit cet univers, dans ces moindres détails.
Parfois la beauté étaient effrayante comme avec les Viperwolves et les Thanators mais je les considère aussi magnifiques que le reste. Et puis il y a la beauté humaine, celle du casting qui vous parle en ce moment. La possibilité d’incarner, de créer, de venir dans ce monde.
Je regarde le boulot de chacun et je suis reconnaissant d’avoir travaillé avec eux. C’est aussi pour ça que j’en ai écrit un autre, puis un autre, puis un autre. Je veux continuer cette magnifique expérience avec cette famille.e

Avatar, de James Cameron – Ressortie en salles le 21 septembre 2022

 

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