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10 Ans / Les Fils de l’Homme

A l’occasion des dix ans de CloneWeb, on revient sur des films marquants de la décennie 2002-2012.

Pour ce deuxième numéro, on va parler science-fiction, anticipation et … plan séquence. Le film d’Alfonso Cuaron en contient deux particulièrement mémorables (avec une petite préférence personnelle pour celui dans l’immeuble)

Un Dimanche, Une Critique spécial 10 ans est consacré aux Fils de l’Homme, une bonne occasion de se replonger dans un grand film en attendant Gravity.

 

 

Les Fils de l’Homme – Sortie le 16 octobre 2006
Réalisé par Alfonso Cuarón
Avec Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine
Dans une société futuriste où les êtres humains ne parviennent plus à se reproduire, l’annonce de la mort de la plus jeune personne, âgée de 18 ans, met la population en émoi. Au même moment, une femme tombe enceinte – un fait qui ne s’est pas produit depuis une vingtaine d’années – et devient par la même occasion la personne la plus enviée et la plus recherchée de la Terre. Un homme est chargé de sa protection…

 

Les films d’anticipation traitant de la fin du monde sont nombreux. Pourtant, combien sont capables de traiter leurs sujets avec un sérieux et une intelligence tels qu’ils arrivent à montrer un univers incroyablement crédible et donc totalement effrayant ? Quoiqu’il en soit, c’est le cas de ce film.

La caméra suit, au propre comme au figuré, le personnage de Theo Faron, joué par Clive Owen, petit employé de bureau cynique et déprimé n’ayant rien de particulier, si ce n’est peut-être un passé de jeune idéaliste. Loin d’être un héros, il n’a aucun super pouvoir, sait à peine se battre et pourtant il se retrouvera à devoir escorter une jeune fille portant en elle un espoir pour l’humanité, dans un monde qui en manque cruellement.
Car si plus aucune femme ne peux tomber enceinte, un miracle que plus personne n’attendait c’est produit. L’enjeu est de taille et le voyage pour atteindre un bateau nommé le Tomorrow (Demain en anglais, ça veut tout dire) sera semé d’embûches.

L’enjeu principal ne nous est pas montré dès les premières minutes, le temps d’abord de placer les personnages et le contexte, mais va se dévoiler lors d’une scène mémorable où l’on va comprendre qu’il s’agit d’un événement qui, en plus de porter en lui tous les espoirs possibles pour l’humanité, possède une connotation religieuse très forte qui réussit à se faire sentir sans alourdir la scène.

Le film, sorti au milieu des années 2000, se révèle être donc le reflet de l’époque où il est sorti, le monde se demandant alors où il allait suite aux attentats du 11 septembre aux Etats-Unis et entrant dans une période où n’importe quel individu peut être considéré comme un terroriste potentiel, et ou les autorités cherchent à avoir les meilleurs moyens possibles pour surveiller et protéger leur territoire. Il s’agit donc de brasser tout un contexte socio-politique et économique complexe et de le mettre à « hauteur d’homme ».

Nous recueillons ainsi des informations sur le monde dans lequel nous vivons en suivant le protagoniste principal : en effet, nous voyons les infos télévisés quand il les voit, subit une explosion quand il la subit, le spectateur ne pouvant se repérer que par ces détails qui, néanmoins, sont suffisants pour constater les faits.

Des thèmes comme la question des attaques terroristes et des conflits armés résultant de divergences politiques, de l’immigration, de l’écologie, de la pollution de l’environnement par l’activité humaine ne sont pas asséner de réponses fermes et définitives. Elles atteignent leurs paroxysmes dans ce long-métrage, où l’on peut constater les conséquences de tous ces paramètres dans un monde au bord du désespoir, installé dans un contexte réaliste, dans un futur en ruines.

On comprend aussi qu’il s’agit pour le personnage de Clive Owen de retrouver une foi perdu, que l’on peut voir également comme une quête purement personnelle lié à son background, chrétienté mis à part.
Mais ce qui est aussi intéressant de voir aussi, c’est le traitement apportés aux thématiques et aux personnages. En effet, il échappe à tous les clichés hollywoodiens dans lesquels il aurait pu tomber.
Le personnage principal n’est pas un héros et préfère se planquer et éviter les balles et les explosions plutôt que de les affronter ; la fille enceinte est à peine majeur, couchait à droite à gauche et se révèle être… noire, et la foi semble quelque chose de bien plus global, lié à plusieurs religions et pas seulement à la religion chrétienne.

Non seulement le film possède des thématiques fortes brillamment traitées, mais se targue d’être un film d’une précision monstrueuse dans sa mise en scène.
Les exemples ne manquent pas, que cela soit la caméra portée à l’épaule, procédé utilisé sans cesse mais à bon escient dans le long-métrage, suivant le personnage de Clive Owen à travers un décor en ruines ou bien encore des plans-séquences hallucinants comme celui où le personnage de Clive Owen, en compagnie de Julian Taylor (Julianne Moore) et d’autres protagonistes, subissent une impressionnante attaque en voiture.
Enfin, on apprécie le casting et les personnages car chaque acteur, qu’il soit connu ou non, campe ici un personnage suffisamment bien défini pour qu’on puisse le trouver crédible.

Voici donc un long-métrage délivrant une mise en scène impressionnante, qui se met au service d’une histoire forte possédant plusieurs niveaux de lecture, lui donnant une véritable consistance. Des films d’anticipation comme celui-là, on en redemande.

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2 commentaire

  • par Helldars
    Posté dimanche 8 avril 2012 17 h 26 min 0Likes

    Une belle claque ce film, il est la cause à chaque visionnage de longues conversations entre les gens avec qui je le vois, c’est un film qui ne laisse personne indifférent, c’est sûr.

    « Des films d’anticipation comme celui-là, on en redemande. »

    J’approuve chaudement !

  • par Vador
    Posté dimanche 8 avril 2012 18 h 04 min 0Likes

    Une scene marquante pour moi est la scene ou on apercois les cochons volants tirés de l’album Animals de Pink Floyd!
    Culte!!

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