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Critique : Avengers, l’Ere d’Ultron

Iron Man, Captain America, Thor, Avengers, Le Monde des Ténèbres, le Soldat de l’Hiver… Nous arrivons au bout de ce qu’il faut appeler la Phase 2 de l’univers Marvel Studios. Les Vengeurs se réunissent une nouvelle fois face à Ultron.

Ce qui semble être un film de transition en attendant de nous vendre le face à face promis entre les Vengeurs et Thanos, arrive sur nos écrans ce mercredi 22 avril et devrait tout démolir sur son passage, à la manière d’un Hulk particulièrement énervé.

Mais film de transition ne veut pas forcément dire mauvais film, si ? Réponse…

 

LA CRITIQUE

Il y a déjà sept ans sortait le premier Iron Man sur nos écrans, le film qui allait lancer l’univers Marvel au cinéma et ses différentes phases. De l’eau a coulé sous les ponts depuis et nous avons vu en salles ou à la maison des films plus ou moins réussis, qui avaient la particularité d’avoir de meilleures suites que les originaux offrant à la Phase 2 de meilleurs résultats qu’à son ainée.

Aujourd’hui Avengers l’Ere d’Ultron vient clôturer ce chapitre (mais la fin du livre est encore loin) avec un résultat aussi riche en qualités qu’en défauts.

Oubliez ce que vous avez vu dans les différents trailers, bien montés et donc bien trompeurs, car beaucoup d’images sont issues de la scène d’ouverture. Un long plan séquence présente les différents Vengeurs dans le feu de l’action dans une forêt sous la neige. Oui, c’est de là que vient le fameux plan où les héros traversent l’écran de la gauche vers la droite. Ils sont en quête du sceptre de Loki, gardé par Hydra. Leur route va croiser celle des jumeaux Vif Argent et la Sorcière Rouge, deux humains se découvrant des pouvoirs surnaturels.
Une fois rentré à la nouvelle Avengers Tower, magnifique QG high-tech, Tony Stark et Bruce Banner vont travailler sur le sceptre et réfléchir à la création d’un être suprême, doué d’intelligence artificielle. Mais la créature va se retourner contre son maitre et devenir Ultron. La suite, vous vous en doutez.

Je dois bien admettre ne pas avoir été vraiment emballé par la première partie. Ca peut paraitre étonnant mais j’ai été envahi par un sentiment de déjà-vu. Trop de films de super-héros ? Pas vraiment mais pour autant l’ouverture, quoique techniquement irréprochable, ne m’a pas surpris comme j’aurai aimé qu’elle me surprenne. Un peu comme quand vous retournez pour la deuxième fois dans un très bon restaurant : vous connaissez déjà le menu et savez déjà quelle saveur ont les plats.

Heureusement, Joss Whedon commence à construire quelque chose dans le second acte, notamment grâce au très bon personnage de la Sorcière Rouge (qui fera sûrement hurler les puristes, certes, mais peu importe). Des thèmes intéressants commencent à être abordés, du mythe de Frankenstein à la sécurité à travers les technologie, l’utilisation de l’intelligence artificielle ou la fine ligne que séparent finalement le bien du mal. On se rend compte que les motivations de Tony Stark et celle d’Ultron ne sont pas si éloignées qu’elles paraissent et que les deux personnages ont des envies similaires mais des méthodes différentes. Au milieu de tout ça, donc, Whedon utilise la Sorcière Rouge pour nous plonger dans les peurs des héros et nous offrir quelque chose d’inédit et d’intéressant. De fait, cet Avengers 2.0 ne ressemble pas au premier, ni même à aucun film Marvel Studios en terme de scénario. Si vous craigniez que la multiplication des robots en armure vous donne une impression d’Iron Man 3 bis, il n’en sera rien.
Cette situation, finalement très personnelle, permet quelques belles scènes un peu intimes parfois mais aussi très spectaculaires à l’instar de l’impressionnant combat entre Iron Man et Hulk, comme quoi il est faisable de caler de l’action au sein d’un acte plus dramatique.

Malheureusement, toutes ces idées seront vite balayées d’un revers de la manche de Kevin Feige pour offrir aux spectateurs un grand final digne de la bataille de New York, avec encore plus de héros et de méchants. J’avoue m’être pris au jeu. Ça bouge dans tous les sens (et ILM fait un boulot remarquable, contrairement à Whedon qui est toujours plan plan quand il s’agit de filmer des gens) et on en prend plein les yeux. Le film offre des plans voulant ressembler à des cases de la bande dessinée, montrant des héros et des pouvoirs dans tous les coins, et le fan service est au rendez-vous. Si vous venez pour ça, vous ne serez donc pas déçus.
Néanmoins, si vous aviez apprécié le second acte, vous constaterez le changement de ton radical et quelques erreurs techniques notamment dans le montage et la spatialisation. C’est là qu’on sent les limites de l’univers partagé et d’une franchise entièrement contrôlée par un studio. C’est d’autant plus le cas ici que les erreurs mentionnées sont visibles comme le nez au milieu de la figure. Et puis, après tous ces films, on commence à comprendre comment fonctionne Marvel Studios, à savoir : pas question d’errer vers des choses nouvelles, il ne faut pas oublier le cahier des charges identique pour chaque film et faire tout ce qu’il faut pour vendre des figurines et assurer la suite.
En cela, certains personnages ne sont pas finis d’être traités (La Sorcière Rouge mais aussi Vision -super intéressant mais mal exploité-) et la scène finale tournée à l’arrache est mal foutue. Plutôt que de prendre le temps de bien conclure, Whedon et Feige préfèrent déjà annoncer Civil War (voir Infinity Wars avec la scène de milieu de générique). On n’a pas eu le temps d’avaler que le producteur nous remet déjà une cuillère en bouche.

Cet article sonne le négatif mais je dois bien admettre avoir pris un certain plaisir devant Avengers l’Ere d’Ultron. Je dois partiellement fonctionner au fan service, c’est sûr mais au delà le film a de vraies qualités qui le rendent même supérieur à son prédécesseur (mais en dessous de l’excellent Soldat de l’Hiver) et on se laisse facilement prendre au jeu. Néanmoins, pour la première fois, la stratégie mercantile de Kevin Feige et de son studio commencent à se voir un peu trop (les faux raccords pour condenser l’histoire et tenir en 2h20 sont la goutte d’eau). C’est d’autant plus dommage que Joss Whedon, pourtant si décrié par une part du public, avait cette fois des choses à dire.

Est-ce bien grave ? Finalement pas tant que ça. N’étant pas le film de super-héros ultime, cette Ere d’Ultron n’est après tout que le film de transition destiné à nous faire patienter. Maintenant, la Phase 3 va démarrer…

 

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4 Comments

  • par Medd
    Posté samedi 18 avril 2015 18 h 34 min 0Likes

    Hmm…je suis pas sûr de comprendre ce qui est reproché au film, je suppose que ce sera plus clair une fois que je l’aurai vu.

    Mais en gros, vous trouvez dommage que le film en finisse trop tôt avec une partie plus psychologique sur les personnages pour rusher vers le feu d’artifice ?

    Peut-on vraiment critiquer la présence du dit feu d’artifice, finalement …? Etant donnée la nature du film…
    La manière dont il est amené, peut-être ?

  • par Marc
    Posté samedi 18 avril 2015 20 h 06 min 0Likes

    En fait, la parte psychologique est totalement balayée par le feu d’artifice.
    On commence à évoquer des choses, des pistes de narration… Puis on oublie tout et on se fout sur la gueule.

  • par Antoine
    Posté dimanche 19 avril 2015 0 h 30 min 0Likes

    Je suis rarement d’accord à 100% avec vos critiques mais là je vous suit ! Je vous trouve cependant bien indulgents en disant que ce n’est pas si grave si le film n’est pas extraordinaire, qu’il annonce la phase 3… Ok mais je ne sais pas si vous avez remarqué mais on nous fait le coup avec presque tous les films du studio. On attend toujours quelque chose de plus, le « film d’après » qui sera génial mais qui n’arrive finalement jamais. La recette commence clairement à montrer ses failles…

  • par Ritchy
    Posté lundi 4 mai 2015 9 h 24 min 0Likes

    Bonjour,

    Si je peux me permettre, deux petites erreurs se sont glissées dans votre critique, que je trouve par ailleurs excellente :
    1) Avengers 2 n’est pas un film de transition et ne vient donc pas clore le chapitre, puisque le dernier long métrage de la phase 2 est « Ant-man » (prévu le 15 Juillet prochain).
    2)Scarlet Witch et Quicksilver ne se découvrent pas des pouvoirs. Dans le script du film, ils sont des humains « optimisés » par Hydra. A noter que dans les Comics, ce sont des mutants qui naissent avec ces pouvoirs, mais pour une question de droits, Marvel a du faire une pirouette scénaristique. C’est la Fox qui détient le droit d’utiliser le terme « mutant » (X-men).
    Cordialement.

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