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Rencontre avec Andy Serkis

Nous avons eu la chance de rencontrer Andy Serkis et de lui poser quelques questions.

Le comédien était à Paris il y a quelques jours pour présenter des extraits de la Planète des Singes Le Commencement, dans lequel il incarne César, le singe principal du film. A l’issu de la projection, il a répondu à quelques questions et a brièvement évoqué Tintin et le Secret de la Licorne.
Nous avons pu aussi le rencontrer en tête à tête pour en savoir un peu plus sur son travail d’acteur, sur la motion capture et sur la manière qu’il a de jouer un singe. Nous avons bien entendu aussi parlé du Hobbit.

Voici donc, dans l’ordre, l’interview en tête à tête en vidéo et sa retranscription puis ce qui a été dit lors de la présentation.

Vous avez joué King Kong et maintenant un singe. Comment travaillez-vous pour jouer cet animal ?
Ce sont deux personnages complétement différents. King Kong, je voulais que ça soit un pur gorille. César est un chimpanzé, mais qui a pris une drogue le rendant super intelligent, donc son comportement est beaucoup plus extraordinaire.
Il fallait donc le jouer de manière plus émotionnelle dans chacune des scènes. J’ai étudié un chimpanzé qui s’appelait Oliver, et qu’on pourrait appeler « humanzé » car il a beaucoup de caractéristiques humaines. Les choses se sont faites comme ça.
On a pas voulu être arrogant et penser qu’il allait être plus humain juste parce qu’il était plus intelligent. Il fallait donc trouver la bonne combinaison pour le personnage.

César est plus un humain singe ou un singe humain ?
C’est une bonne question ! Pour moi, dans mon travail, en cherchant une connexion émotionnelle, je savais que j’allais ressembler à un chimpanzé donc j’ai cherché à m’éloigner du comportement du singe pour aller vers quelque chose de plus humain. Mais, comme je le disais, j’ai essayé de ne pas surjouer. Donc ma relation avec James Franco, qui joue le scientifique, est d’une certaine manière une relation père-fils.

En terme de mouvements, c’était très éloigné de King Kong ?
C’était complétement différent, parce que Kong est un gorille avec des mouvements bien spécifiques. César, lui, bouge complétement différemment.

Avez-vous travaillé en prenant en compte les précédents films et les livres ?
Pas vraiment puisqu’ici c’est une histoire sur les origines, avant que les singes n’aient évolué, avant qu’ils ne parlent, avant qu’ils organisent leur société. Ils sont beaucoup plus proches des primates que nous connaissons.

Mais étiez-vous familier avec le matériel ?
Bien sur ! Je connais le film de 1968 et la série télé.

Est ce que César est différent de Gollum ?
Oui parce que Gollum est un personnage très accidenté.

Mais il bouge un peu comme un singe…
Non, il est plus comme un reptile. Il rampe, il se déplace proche du sol alors que César est beaucoup plus en hauteur finalement.

Vous n’avez pas eu de problème de dos, à force ?
C’était physiquement fatiguant, surtout de jouer le jeune César. Tous ceux qui ont joué des singes ont trouvé le travail difficile. On a eu un coach de mouvements fantastique qui nous a enseigné comme bouger. Il était très bon.

Parlant du Gollum, comment se passe le tournage du Hobbit ?
Ca se passe très bien. Nous venons de finir la première partie du tournage. J’ai fini mes scènes en tant que Gollum et maintenant je dirige la seconde équipe de réalisation et je prends beaucoup de plaisir à le faire.

Votre rôle est plus petit cette fois…
Je ne peux vraiment en parler…

Mais tout le monde a lu le livre…
Alors vous le savez d’après le livre ! Le film suit vraiment ce qui se passe dans le livre. C’est effectivement un petit moment isolé.

Quels sont vos prochains projets ? Addicts ? Muybridge ? [Deux films que Serkis pourrait réaliser]
Pour le moment, je monte surtout un studio de performance capture en Angleterre. Nous y avons des projets de film live mais aussi des projets en capture de mouvements. Pour le moment, les projets sont en cours de développement.

 

 

Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle ?
La première recherche, c’était d’étudier les singes. J’ai eu deux défis : apprendre comment se déplacent les chimpanzés mais il fallait aussi que je me connecte émotionnellement à César. J’ai essayé de combiner les deux en étudiant un chimpanzé, Oliver. On a cru que c’était un mélange d’homme et de singe, il savait marcher sur ses deux pattes, boire, il avait une relation particulière avec les humains qui l’entouraient. Je vous invite d’ailleurs à voir des images de lui sur Youtube.

Quel sera votre prochain défi maintenant que vous avez incarné Gollum, qui parlait un peu, ou César ?
D’abord, je ne suis pas d’accord, Gollum parle tout le temps. Il était beaucoup plus facile à jouer car on comprenait sa psychologie, son coté schizo et manipulateur.
César est très complexe. Je ne fais pas de distinction entre les personnages réels que j’ai joué et la performance capture. Il faut comprendre ce qu’est le personnage et je crois qu’aujourd’hui j’ai réussi à ce que la technologie ne soit qu’une interface transparente.
Pourquoi avoir joué César alors que j’ai joué Kong ? Parce que ce sont deux personnages différents. C’est le dernier de sa race, il va mourir et rencontre un humain. César m’a permis d’explorer un arc émotionnel incroyable, de sa jeunesse à l’âge adulte. J’ai toujours été intéressé de jouer un personnage muet. Il faut trouver la bonne expression sans dialogue. César communique par le langage des signes mais l’importance ce sont ses yeux. La performance capture est alors un outil extraordinaire car elle transcrit les émotions.
A l’avenir, je ne sais pas… Ça dépend des histoires, du scénario. Ici, le scénario était d’une beauté rare. C’est une belle fable, et un avertissement pour nous tous.

Quelle est la connexion de ce film avec les précédents ? C’est un reboot par rapport à celui de 68 avec Charlton Eston ou une suite logique ?
Il y a une filiation direct, surtout en terme de sensibilité. Nous sommes proches de l’univers du film de 68 mais c’est aussi une première étape. La prochaine sera l’organisation par les singes de leur société. Le film qui succèdera à celui-ci sera extraordinaire car on verra les éléments d’humanité retenus et ceux qui seront rejetés.
Cesar ne rejette pas tout des humains. On verra ce qu’il retient. Le film de 68 montre une société très organisée entre chimpanzés, gorilles et autres singes.
Ce film est donc un tremplin pour découvrir cela, pour une suite.

Tintin sort à la fin de l’année. Quelle expérience retenez-vous d’un film entièrement en motion capture ? Avez-vous des extraits du film fini ?
[En français] Mille sabords !
Je ne peux rien ajouter. Je reviendrai vous en parler.
Mais c’est intéressant car les deux films qui sortent presque en même temps sont très différents tout en utilisant la même technologie. Pour Tintin, ca dépendra du look des personnages, du visuel.
Pour conclure, je dirai que c’est fascinant de voir une technologie qui devient un outil d’exploration et qui permet aux acteurs d’être en promiscuité directe avec les acteurs et le metteur en scène qui permet une émotion comme tout acteur en veut au cinéma.

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2 Comments

  • Trackback: CloneWeb » Preview : La Planète des Singes – Les Origines
  • par poterne
    Posté mercredi 13 juillet 2011 0 h 05 min 0Likes

    J’ai pas pu venir lorsqu’il est venu à paris. Dommage ce sera pour une autre fois. Sympa l’interview surtout que lorsqu’il s’agit d’acteur travaillant avec la motion capture et la performance capture.

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