Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Journal de Cannes : Jours #4 et 5, par Alex

Deux journaux pour le prix d’un. Le week-end ayant été chargé -et marqué par la projection du film des frères Coen venus bousculer le festival- nous avons décidé de regrouper les Journaux de Cannes.

Voici donc le week-end d’Alex. Vous constaterez que, pour certains films, il ne partage pas forcément l’avis de Jean-Victor.
Et alors que l’animateur de CloneWeb l’Emission préfère la sélection officielle, Alex nous rappelle des avis sur quelques pépites du Marché du Film dont Much Ado About Nothing de Joss Whedon. Et le bougre a fini son week-end en dinant avec un réalisateur nommé aux Oscars. Rien que ça.

Et comme pour les jours précédents, vous pourrez retrouver Après la Séance. Cette fois, l’émission de vendredi.


Samedi

CLAIREMENT, les deux heures de sommeil se sont bien fait sentir. Concrètement, je me suis dirigé en mode zombie vers la projection de Jimmy P. (psychothérapie d’un Indien des plaines) de Arnaud Desplechin, où on suit l’histoire de Jimmy Picard (Benicio Del Toro) admis dans un hôpital suite à de nombreux maux de tête. Il est ensuite pris en charge par Georges Devereux (Mathieu Amalric), psychanalyste français et spécialisé dans la culture amérindienne. Bon. Comment vous dire… Sur les 2 heures, j’ai dû en voir 20 à 30 minutes. Le film semblait extrêmement bavard et la fatigue m’a rattrapé. De ce que j’ai pu en voir, je compte y courir en salle dès qu’il sort : la photo est superbe et le face à face Del Toro / Amalric à l’air impressionnant.


Jimmy P.

Après avoir donc rattrapé un peu de sommeil, j’enchaîne directement, toujours sous une pluie battante, avec Tel père, tel fils, de Hirokazy Kore-eda. On y suit deux couples japonais dont on se rend compte, 6 ans après la naissance de leurs enfants, que les garçons ont été échangés à la maternité. Ils décident donc d’échanger les enfants à nouveau. La première famille est issue d’un milieu très aisé quand la deuxième est beaucoup plus modeste. Sur le papier, on est un peu sur le même thème que La vie est un long fleuve tranquille. Mais ici, le réalisateur prend le sujet de face et livre un film simplement exceptionnel, s’avérant être mon deuxième coup de coeur du festival après Le Passé. On en ressort les larmes aux yeux, c’est superbe, vrai, touchant et poignant. Si le long métrage est un poil long (on pique du nez de temps à autre), le tout est tellement vrai, la réalisation nous entraîne dans l’intimité du premier couple et il en ressort un film coup de poing. Superbe.


Tel père, tels fils

Pas le temps de déjeuner, je me dirige vers le marché du film. Je commence par Open Grave, nouveau film de Gonzalo Lopez-Gallego, réalisateur du très nul Appolo 18. Le film est loin d’être fabuleux. La réalisation est un peu à la ramasse, dans le genre m’as-tu-vu, un peu cliché, avec des effets de style assez insupportable. Le scénario est également pas génial génial, avec des flashbacks mal amené. Mais les acteurs sont très convaincants et l’ambiance prend assez bien. Pas le film de l’année, mais pas une immonde daube. Ce qui est bien, mais pas top.


Open Grave

Et pour finir cette journée riche en film, ce fut le dernier Joss Whedon, adaptation de Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare. J’y reviendrai plus longuement, il y a beaucoup de choses à dire mais dans l’ensemble, le film est très bien (mais pas forcément grâce à Whedon).


Much Ado About Nothing

Après quatre films, c’est donc obligatoire qu’on se dirige vers une soirée posée (la pluie nous a mouillé jusqu’à l’os) au bateau Arte. Superbe endroit, mêlant une salle calme et une partie clubbing. On y retournera avec un immense plaisir.
Je me permets une petite grasse matinée demain (comprendre : jusque 8h30) pour enchaîner avec 3 ou 4 films et voir un réalisateur irlandais dont on vous reparlera très vite !

 

Dimanche

Je dois bien avouer que je suis étonné de ne pas être malade. Après 2 jours passés avec les pieds trempés et les 8h dormies en trois jours, sans compter le fait de ne pas boire une seule goutte d’eau (mais plutôt de Martini), de ne pas manger (mon repas du midi : une canette de Red Bull à 9h du mat) et de passer ses journées dans le noir… Touchons du bois pour les deux derniers jours. Dimanche à Cannes, j’ai encore une fois profité de tout ce qu’offrait le festival. Un réveil tranquillement à 08h45 et on se dirige, une fois n’est pas coutume, au marché du film.

Très attendu ici, je suis allé voir le long métrage d’Oggy et les cafards. Cette fois-ci je n’ai pas dormi non, et je devais à la base vous en faire un papier à part. Problème : le film est juste une daube. Prenez un épisode, allongez-le en format de 15 minutes et multipliez le par 4 : le film. Je m’explique. Ici, on suit Oggy et ses cafards à travers les âges. Première séquence à la préhistoire, deuxième séquence en Moyen-Age, puis à Londres en 1900 (avec Sherlock Holmes) et dans le futur. L’histoire est la même pour les 3 époques (et la même que pour les épisodes) : Les cafards cassent un truc que Oggy doit réparer. VOILA. C’est juste tout. C’est terriblement long, chiant, pas spécialement drôle, redondant et surtout ce n’est pas beau. Je me souviens qu’à la sortie des Simpsons, Le Film, j’avais été assez halluciné par la beauté de l’image, tout était beaucoup plus travaillé qu’un épisode, il y avait du boulot sur la texture, la réalisation, les ombres, l’animation et j’en passe. Ici, une séquence sauve un peu la chose (celle dans le futur, en CGI, très jolie) mais le reste est aussi moche qu’à la télévision. Alors oui, ça passe sur un format de 10 minutes. Par sur 1h30. Au final il n’y a pas grand chose à sauver, on rigole de temps à autres, sinon c’est simplement pénible.


Oggy et les Cafards

Pas de repos pour les guerriers, on enchaîne avec Trust Me, film écrit, réalisé et joué par … Clark Gregg (l’agent Coulson dans Avengers) qui donne la parole à Sam Rockwell, rien que ça. On y suit un agent pour enfants, Howard Holloway (Gregg donc) en baisse puisqu’il se retrouve sans aucun client, volé par son némésis Shocklee (Rockwell). Jusqu’au jour où une brillante jeune actrice de 13 ans, Lydia (Saxon Sharbino) décide d’aller le voir. A deux ils signent ce qui risque d’être la nouvelle saga Twilight. Pendant qu’ils essayent de signer ce deal, on découvre que le père de Lydia est alcoolique, et que Shocklee essaye de lui voler sa cliente. S’enclenche alors un sacré engrenage.
Je n’en attendais pas grand chose, voir rien du tout. J’ai été simplement bluffé. Gregg enterre lui-même toutes ses apparitions dans Avengers tant il irradie l’écran d’un charisme et d’un jeu hallucinant. Rockwell est toujours impeccable, mais la vraie révélation s’avère être la jeune Howard Holloway, fantastique. Le lyrisme de la fin m’a un peu laissé pantois mais l’ensemble est aussi bien écrit que bien réalisé. Du tout bon. Qui risque malheureusement de se retrouver en Direct To DVD.


Trust Me

Quitte à continuer, autant ne pas manger, direction le palais avec Borgman, de Alex Van Warmerdam. Le film s’ouvre sur Camiel Borgman, habitant sous la terre, dans la forêt, chassé par ce qui semble être des prêtres. Du coup, il se retrouve à errer dans une banlieue bourgeoise et décide de toquer à une maison pour y prendre un bain. Jusqu’à commencer à contrôler l’esprit des habitants.
Prévu comme LE film polémique de ce festival, on en attendait beaucoup et on en serait presque déçu. Non pas que c’est mauvais,  bien au contraire, mais le film n’a rien de bien choquant hormis quelques scènes de violence gratuite comme pouvait l’offrir Hanneke avec Funny Games, mais sans aller dans l’excès. Difficile d’en parler sans gâcher la surprise du long métrage mais celui-ci mêle brillamment une ambiance glauque, de l’humour très noir et une pointe de fantasy, quand bien même on pourrait prendre le film complètement au premier degré. Les acteurs y sont brillants et même si l’histoire s’avère incompréhensible, elle n’en est pas moins passionnante.


Borgman

Enfin, dernier film de la journée, Joséphine, librement adapté de la BD de Pénélope Bagieu. Je vous prépare un long papier mais ce n’est pas si honteux que ça pourrait paraître.

Le repas du soir s’est avéré fort intéressant puisque j’ai eu la chance de diner avec rien de moins que le réalisateur nommé aux Oscars Tomm Moore(Brendan et le Secret de Kells), son producteur Paul Young et leur directeur commercial, qui avait auparavant bossé avec Don Bluth. On a parlé de tout et de rien, de cinéma beaucoup, des problèmes de bosser dans l’animation et du prochain long métrage de Tomm Moore : Songs of The Sea. On en a déjà parlé ici, mais le film sera prêt, si tout va bien, pour Annecy 2014. Il bosse en parallèle sur un prochain projet (il n’a pas voulu m’en dire plus) et les studios vont produire une adaptation du livre Le Prophète (non, pas le film mais un livre de poésie libanais), produit par Salma Hayek et avec la participation de l’immense Glen Hansard et de Lisa Hannigan, qui elle, fera une voix dans Songs of the Sea.
Mais une chose est sûr, d’ici cet été, on devrait vous reparler des studios Cartoon Saloon d’ici le mois d’aout si tout se passe bien.
Et une fois n’est pas coutume, nous avons fini notre soirée à la Terrazza Martini et un petit MacDo à 2h du mat. A demain !

nsbp;


Après la Séance – Vendredi 17 mai

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire