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Journal de Cannes : Jour #7

Dernier jour sur la Croisette pour Alex qui a plié ses gaules et est rentré à la capitale. Vous retrouverez donc Jean-Victor en solo à partir de demain et jusqu’à la clôture.

La journée a démarré sur la projection d’un téléfilm, Ma Vie avec Liberace, production HBO avec Michael Douglas et Matt Damon. Ce n’est pas la première fois qu’une prod télé est montrée à Cannes puisqu’Elephant de Gus Van Sant était à l’origine prévu pour le petit écran. Le film repartira rien de moins qu’avec la Palme d’Or et finira finalement dans une centaine de salles américaines.

Le reste de ce mardi a été marqué par des films moins intéressants mais c’est aussi ça Cannes : on va tout voir, du blockbuster à la petite production indé, en espérant tomber sur de belles surprises.

 


Voilà. Pour moi, Cannes s’est achevé ce midi. C’est de Paris, depuis un vrai lit, après avoir mangé des légumes et bu de l’eau (quelle boisson étrange) que je vous écris. Vu l’horaire du train aujourd’hui, ce fut une matinée assez calme, quoique le réveil fut très dur. Un début de valise préparé, on court voir le dernier Soderbergh, téléfilm a concourir pour la Palme d’Or (il sera diffusé sur HBO dans quelques jours) : Ma vie avec Liberace. Le film retrace la liaison qu’a eu le jeune Scott Thorson avec le pianiste de music-hall des années 70 Liberace. Pour son dernier film (il arrêterait le cinéma après ça), le réalisateur d’Ocean’s Eleven tape fort. Si ce n’est pas un Soderbergh majeur, l’histoire est poignante et surtout, si Matt Damon est absolument parfait, Michael Douglas offre une des meilleurs (si ce n’est la) performances de sa carrière. On espère voir le film ici, quand bien même le personnage n’est pas des plus connus.

Et juste le temps de se diriger vers le marché du film pour Seduced & Abandoned, documentaire de James Toback sur la difficulté d’obtenir de l’argent pour monter un film. Je vous en parlerai plus longuement dans les prochains jours, simplement parce que c’est le meilleur film que j’ai pu voir sur le marché.

Cannes c’est fini. C’était ma première fois et c’était absolument génial. On pourrait passer deux semaines de débauche, à être saoul H24 sans payer un seul verre, ou alors enchaîner les films de 08h00 à 02h00. J’ai décidé de profiter de tout ce que pouvait offrir le festival : la compétition, le marché du film et les soirées cannoises. Au final ça a donné quoi en une semaine ? 17 films vus (score honorable), 21 heures de sommeil en tout, 9 soirées, des litres de Martinis et de champagne, pas beaucoup d’eau, pas beaucoup de repas, 6 canettes de Red Bull, du bon temps et de très belles rencontres. Mon organisme a compris qu’il était rentré, et est doucement en train de me lâcher. Une bonne nuit de sommeil et on vous écrit : Much Ado about Nothing, Le Passé, Seduced & Abandoned, Grand Piano, Joséphine et Only God Forgives. A l’année prochaine !

– Alexandre

 


Ambiance patte d’eph et moumoutes volumineuses en guise de cheveux puisqu’on découvrait le dernier film de Steven Soderbergh avant sa petite pause, j’ai nommé Ma vie avec Liberace. Initialement produit par HBO pour être diffusé sur la chaine (il y passe dimanche aux Etats Unis), ce « Behind the Candelabra » est tiré de l’autobiographie d’un homme ayant passé 4 ans avec Liberace, musicien roi de Las Vegas et à la sexualité pour le moins agitée à son âge. Avec son esthétique ultra kitscho/rococo qui dégueule dans tous les coins de l’image et les looks pas possibles de ces personnages, le film s’avère extrêmement sympathique d’autant que l’histoire est des plus rigolotes tout en ayant un niveau de lecteur dramatique assez efficace. Ressemblant par moment à un Boogie Nights plus soft et sans disco, ce Soderbergh ne souffre pas trop de sa production TV et affiche fière allure même si le montage est sans doute un chouilla trop long. Mais le tout vaut le détour ne serait ce que pour la performance démentielle d’un Michael Douglas qui bouffe l’écran par sa prestance et son caractère ouvertement gay assez délicieux il faut bien le dire. Les seconds rôles n’en démordent pas pour autant et Matt Damon montre lui aussi qu’il est solide dans tous les registres.
Au final, c’est une petite histoire sans grande prétention et qui ne laissera pas un souvenir impérissable mais qui détend comme il faut grâce à sa légèreté et à son interprète principal qui est bien parti pour retourner aux USA avec un prix.

Après les garçons, c’était aux filles de se dévergonder puisque nous découvrions en sélection Un Certain Regard Sarah préfère la course, premier film de la québécoise Chloé Robichaud. L’histoire, si on peut dire ça, est celle d’une jeune femme qui quitte sa famille pour Montréal afin de faire une fac de sport et de vivre sa passion pour l’athlétisme à fond. Concrètement, c’est surtout l’histoire d’une lesbienne qui ne s’accepte pas en tant que telle et n’arrive à rien contrôler dans sa vie excepté la course, le tout dans un film monotone et d’un calme sidérant, à la métaphore un rien lourde. Car oui, elle court elle court la petite, mais elle ne sait pas où, comprenez…
Ajoutez à ça une interprète au regard vide (ceci dit, ca correspond au rôle) et une scène de sexe soit disant drôle mais dont la volonté de ridicule ne s’accomplit pas vraiment, et vous obtenez un énième premier film dont on se demande bien quelle est l’ambition tant au final, on ne raconte rien si ce n’est le problème de nombril de son héroïne soit disant hyper tourmentée.

Pour finir la journée, c’était à nouveau Cannes Voyages puisqu’on voyait Grigris, le représentant du cinéma africain en compétition officielle. Le festival ne pouvait pas oublier ce continent pour être complet pour sa logique de vitrine du cinéma mondial, mais prend surtout le spectateur en otage tant le nouveau film de Mahamat-Saleh Haroun réutilise une structure de polar usitée depuis des décennies en l’implantant dans un contexte africain misérable. D’un côté, on ne peut que saluer l’effort car on imagine bien que monter un tel film ne devait pas vraiment être une sinécure, tout comme l’ensemble affiche une photographie plutôt jolie avec un découpage basique de chez basique mais qui tient la route. D’un autre côté, les diverses thématiques abordées se confrontent pour mieux s’annuler et ne rien traiter de front, les acteurs sont par moment d’un amateurisme sidérant et on regarde ça en connaissant l’évolution du scénario 10 minutes à l’avance tant on est face au squelette de ce genre de récit.
C’est gentil d’être passé et on applaudit l’initiative mais face aux géants qui rythment le festival, les pauvres ne font pas le poids une seconde.

Jean-Victor

 

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