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Journal de Cannes : Jour #3

Festival de Cannes, troisième jour.

La fatigue commence à se faire sentir, l’enthousiasme est toujours là et les journées commencent à se ressembler. Alors que Jean-Victor enchaine sérieusement films et séances de tournage et montage, Alexandre teste les différentes possibilités que proposent le Festival, des films obscurs du Marché aux soirées tout aussi étranges avec aussi aujourd’hui un florilège d’affiches de productions à venir.

Comme pour les épisodes précédents, nous vous proposons aussi de découvrir la quotidienne vidéo d’Après la Séance, qui revient sur la journée de jeudi.

Il est actuellement 4h du matin, nous venons de rentrer de soirée. Le champagne s’est fait sentir ce soir.  Le réveil sonne dans 3h. Et pourtant on est là, une bière, des chips et des twix pour rester éveillé.
Plus les jours passent et plus je regrette de ne rester que jusqu’au 21. Le programme de la journée a été assez chargée et ma foi, malgré une grosse averse, très ensoleillée (les coups de soleil peuvent en témoigner). Réveil tardif ce vendredi matin, un peu à la bourre -9h00- je me dirige rapidement vers le palais pour débuter par le marché du film. 10h00, premier film : The Occupants

The Occupants, comme son nom l’indique, raconte une histoire de maison hantée où une famille se retrouve confrontée à une apparition d’une autre famille et où ceux-ci, morts, semblent posséder la maison et les protagonistes. Voilà. C’est tout. Ce pitch s’étend sur 1h30.  Concrètement, j’ai cru mourir d’ennui toutes les minutes et dès vingt minutes (qui m’ont semblé une heure), je me suis demandé ce que je foutais toujours là -mais j’ai tenu jusqu’au bout-. Twist ultra foireux, acteurs à la ramasse (seul Cristin Milioti s’en sort un peu -la mère dans How I met your mother-), et surtout, une réalisation aberrante. Entre la caméra qui fait sa mise au point sur les gros plans des acteurs, l’absence d’écrêtage de couleurs d’un plan à l’autre et les effets spéciaux complètement à la ramasse, le film n’est même pas digne de sortir en direct to dvd. C’était nul. Nul de chez nul. Il n’y a rien à sauver.

J’en ai ensuite profiter pour prendre en photos quelques affiches du Marché du Film, en vrac : le film de Shaun the Sheep, Young Detective Dee, Ragnarok, The Crossing, Sharknado (une des nouvelles productions Asylum, le concept est fabuleux), Two Faces of January, et surtout Rambo V (qui serait en fait une vieille affiche présente là depuis plusieurs années) et Expendables 3 ainsi qu’y voir la bande-annonce de Lovelace, avec Amanda Seyfried (ça a l’air rempli de nichons mais pourtant bien bien naze) !

Enfin, l’heure du déjeuner, j’ai eu l’occasion de manger avec le dirigeant de Bruxellimages, producteur belge, dont je vous invite à aller voir le site et leurs projets.

Une petite attente sous une énorme pluie et j’entre dans le palais pour Le Passé, nouveau film de Asghar Farhadi. Je vous en ferai une critique plus complète, mais clairement, le film est une grande claque et mérite d’être vu. On reviendra vers vous très vite.

Place aux soirées et direction la Terrazza Martini (notre QG) pour quelques verres et le concert de Lilly Wood & The Prick, où on a pu y apercevoir Laury Thilleman (ancienne Miss France) et Delphine de Chanéac. Un set de 30 minutes mais ils ont clairement mis l’ambiance et ce fut une excellente découverte pour ma part.
Une part de pizza plus tard, la soirée n’est pas finie puisqu’avec l’ami Emmanuel Pujol, on se dirige doucement vers la soirée du nouveau film de Kim Chapiron, La crème de la crème. Thème du film oblige, WildBunch avait loué… un club échangiste (mais juste le lieu, promis, c’était juste une grosse boite de nuit finalement). Open champagne, Kim Chapiron et Mouloud Achour en DJ, Gaspard Ulliel sur la piste de danse. On vient de rentrer, on s’est bien amusé. Et demain on enchaîne 4 films, et deux soirées. Bonne nuit !

– Alexandre

 

Cannes et sa troisième journée couverte par un temps schizophrène, où comment vous commencez et terminez la journée en t-shirt avec lunettes de soleil vissées sur le nez tout en passant une heure au beau milieu de l’après midi avec un pull sur le dos en train de combattre la pluie et le vent violent. Ceci dit, une fois qu’on rentre dans une salle de ciné, tout ça n’est que secondaire.

Dès 8H30, on était d’ailleurs dans le Grand Théâtre Lumière (la salle que vous voyez à la TV pour les cérémonies) afin de découvrir Le Passé d’Asghar Farahdi. Une sorte de Séparation 2 puisqu’on y suit Bérénice Béjo accueillant chez elle son ex mari iranien pour régler des papiers de divorce. J’imagine que pour la plupart d’entre vous, c’est pas vraiment la joie concernant le cinéma d’auteur bien français dans l’esprit qui raconte les problèmes banales d’une famille banale comme celles que vous pouvez observer dans votre voisinage. Pour moi non plus d’ailleurs, et ces petites histoires terre-à-terre m’ennuient bien vite, même s’il faut accorder à son réalisateur une vraie crédibilité dans les situations une heure durant et dans le crescendo de non-dits, de gestes forts et de regards qui en disent longs. Le casting n’y est pas étranger puisque Tahar Rahim ou Bérénice Béjo se donnent à fond mais si le tout manque de nous passionner durant une heure et demi, les trois derniers quarts d’heure, qui veulent amener du twist, de la révélation massue et de l’émotion par paquet de 10, flinguent complètement toute crédibilité et entérinent progressivement le peu d’attachement qu’on peut avoir pour les personnages tant le procédé essai de soutirer grassement des larmes au spectateur.
Ca n’est pas franchement indispensable, voir par du tout, et c’est sorti en salle depuis hier. (Oui, on continue dans les présentations pas si prestigieuses que ça !)

Au cas où on était en manque de sensations, le cinéma franchouillard bien de chez nous en a remis une couche avec Suzanne, deuxième long métrage de la réalisatrice Katell Quillévéré présenté à la Semaine de la Critique. Une œuvre ambitieuse sur le papier puisqu’elle retrace le parcours d’une femme jouée par Sara Forestier de 8 à 30 ans. Très vite, on va se rendre compte que la multiplication d’ellipses permet à la réalisatrice de créer un passif solide à son héroïne tout comme le procédé se montre malhonnête, amenant parfois des éléments narratifs importants passés sous silence pour mieux voir une femme égoïste confrontée aux conséquences de ses actes. Ne les voyant pas tous quand on aimerait parfois bien, le film limite l’identification à son personnage éponyme, tout comme la croissance de Forestier s’avère vite invisible à l’image. Le scénario n’allant en plus nulle part puisqu’on suit juste un bout de vie de cette nana assez détestable, le résultat peine encore sérieusement à convaincre et croule trop sous les clichés misérabilistes pour provoquer quoi que ce soit.

Il fallait retraverser Cannes et retourner en Séléction Officielle – En Compétition pour pouvoir savourer un bon film aujourd’hui, qui n’est autre que Soshite Chichi Ni Naru, ou encore Like Father Like Son, ou encore Tel Père Tel Fils !
On y découvre une erreur malheureuse puisque un père de famille japonais assez exigeant envers son jeune fiston va avoir une mauvaise nouvelle avec sa femme : leur progéniture n’est pas la leur et a été échangée par erreur à la maternité 6 ans plus tôt. L’occasion de découvrir les parents biologiques de leur enfant, et le leur.
Confrontant l’éducation ou l’affect avec les liens du sang tout comme les classes sociales et les manières de faire avec les enfants, le nouveau film de Kore-Eda Hirokazu pourrait certes être allégrement coupé d’une demi heure à cause de certaines redites et d’un ventre mou, mais il n’en possède pas moins une tendresse et une subtilité qui font par moment des miracles à l’image. Le pitch génial de départ est utilisé à bon escient, placé dans un Japon hyper strict pour mieux en tirer profit et traite la question sans y répondre mais en apportant quelques éléments positifs et une délicatesse qui va droit au cœur. Le film dégage une élégance rassurante et travaille ses personnages pour les voir s’inspirer, s’améliorer et bien sûr s’aimer. Une petite perle d’humanité simple, humble et qui malgré sa durée faisait plaisir à voir.

Sinon, outre les aventures d’Après la Séance auquel vous êtes sûrement habitués désormais, je vous retrouve demain avec normalement du lourd, du très très lourd…

 

 

The Occupants – Présenté au Marché du Film
Réalisé par Todd Alcott
Avec Cristin Milioti, Michael Rady, James Urbaniak et Toby Huss.

 

Le Passé – Présenté en Compétition – Sortie le 17 mai 2013
Réalisé par Asghar Farhadi
Avec Bérénice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa
Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille, Lucie. Les efforts d’Ahmad pour tenter d’améliorer cette relation lèveront le voile sur un secret du passé.

 

Suzanne
Réalisé par Katell Quillévéré
Avec Sara Forestier, Adèle Haenel, François Damiens
Le récit d’un destin. Celui de Suzanne et des siens. Les liens qui les unissent, les retiennent et l’amour qu’elle poursuit jusqu’à tout abandonner derrière elle…

 

 

 

 

Tel Père, Tel Fils – Présenté en Compétition Officielle
Réalisé par Hirokazu Koreeda
Avec Masaharu Fukuyama, Machiko Ono, Yoko Maki
Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, forme avec sa jeune épouse et leur fils de 6 ans une famille idéale. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l’hôpital où est né leur enfant leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu’il a élevé n’est pas le sien et leur fils biologique a grandi dans un milieu plus modeste

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