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Etrange Festival #1 : The Divide, The Woman

L’Etrange Festival année 2011, c’est parti ! Toute l’équipe de CloneWeb -et Jean Victor en particulier- est mobilisée pour vous proposer de découvrir à travers nos critiques les films projetés lors de cette 17e édition.

Après les discours habituels de remerciement et un Jean-Pierre Mocky au meilleur de sa forme, nous avons droit pour cette première journée au film d’ouverture, le très attendu The Divide de Xavier Gens, réalisateur de Hitman et Frontière(s).
Comme son titre d’ailleurs, le film divise au sein de notre équipe et divisera sûrement lors de sa sortie en salles, prévue en salles pour début 2012 sous la houlette de Bac Films. On aura l’occasion d’en reparler plus en longueur, notamment avec son réalisateur.

Le 2e film, lui, est déjà annoncé comme le meilleur du festival. The Woman raconte l’histoire d’une femme sauvage recueillie par un avocat qu’il tentera de civiliser.

1ère journée de critiques…

Mise à jour avec les critiques de Basile.

The Divide – Sortie début 2012
Réalisé par Xavier Gens
Avec Lauren German, Milo Ventimiglia, Michael Biehn, Rosanna Arquette
Quand une explosion cataclysmique ravage la ville de New York, huit personnes se réfugient dans le sous-sol de leur immeuble. Des tensions et des rivalités apparaissent parmi les rescapés qui survivent grâce aux réserves déclinantes d’eau et de nourriture. Soudain, des hommes en combinaison pénètrent dans l’abri et font feu sur ses occupants. Eva, la seule jeune femme du groupe, va devoir s’endurcir pour survivre à cette menace extérieure…

Jean-Victor : Retour attendu au tournant pour ce réalisateur français labellisé « de genre » après son premier film Frontières et sa mésaventure américaine Hitman. Dans cette coproduction américano/canado/française, on suit le parcours de voisins s’étant terré dans le sous sol de leur immeuble suite à une attaque nucléaire, et allant devoir apprendre à survivre en se supportant d’abord les uns les autres.
En pleine possession de ses moyens, Gens donne la preuve qu’il est un auteur à part entière avec une patte bien particulière, se caractérisant par des excès de montage un peu trop frénétique à notre goût et une identité visuelle forte, appuyée par les très belles lumières et photos du film. Si il pose l’atmosphère de son histoire sans soucis, il est bien dommage de voir celle ci plier sous le poids d’une écriture en roue libre et d’un manque de cohérence trop grand, où comment des personnages manquant clairement de consistance passent du coq à l’âne en moins de deux, à croire qu’ils sortent d’un seul coup d’un seul tous d’un asile psychiatrique. La deuxième partie du métrage va s’enfoncer alors dans le survival glauque dont on aura bien du mal à croire à cause du manque de rigueur narratif, empêchant fortement l’identification à cette bande menée par un Michael Biehn (le Kyle Reese de Terminator) par ailleurs peu convainquant. Aussi sincère que maladroit.

Basile : Après une première partie speedée et surcoupée, Gens se calme un peu pour jouer avec la déliquescence de ses personnages enfermés dans ce sous-sol oppressant. On apprécie certaines idées et le casting au diapason mais difficile pour le film de complètement revenir en grâce. Un résultat brouillon pour cause d’écriture et de montage défaillants. C’est d’autant plus dommage que Gens avait réussi à s’affranchir à l’écran de son budget limité. Dommage également de retrouver l’excellent Michael Biehn en pareilles circonstances. Un petit gâchis.

 

The Woman de Lucky McKee – Pas de date de sortie
Réalisé par Lucky McKee
Avec Pollyanna McIntosh, Angela Bettis, Sean Bridgerss
Quand un avocat capture et tente de « civiliser » une « femme sauvage », rescapée d’un clan violent qui a parcouru la côte nord-est des États-Unis pendant des décennies, il met la vie de sa famille en danger.

Jean-Victor : En voilà un autre, de réalisateur qui revient de loin. Remarqué à l’époque pour son film May et ayant essuyé plusieurs revers face aux studios avec The Woods & Red, Lucky McKee s’est prit d’amitié pour l’écrivain Jack Ketchum, avec qui il opère au scénario sur cette suite plus ou moins officielle d’Offspring. Quand une famille américaine se retrouve à devoir accomplir la dernière volonté folle du père, à savoir éduquer et civiliser une femme sauvage séquestrée de force dans le garage, ca finit forcément par faire des étincelles. Le film en est la preuve, et n’hésite pas une seule seconde à aller au plus profond de son scénario pour dépeindre une misogynie tyrannique, latente et toujours présente aujourd’hui dans une société affichant pourtant fièrement la liberté de la femme. Parce qu’il ose tout et n’hésite pas à aller jusqu’aux limites de son histoire, Lucky McKee fait oublier le coté parfois cheap de sa production et nous décolle non sans humour une petite claque dans la tronche, portée par des acteurs absolument exceptionnels, dont un Sean Bridgers magnifiquement décrit par Basile comme un croisement entre David Hasselhoff & John C. Reilly. Une perle acerbe et sans concession, dont on imagine sans mal le scandale qu’elle a pu produire lors de sa diffusion au dernier festival de Sundance

Basile : Une vraie claque et d’ores et déjà un des coups de coeur de cet Étrange Festival. Lucky McKee ne tombe pas dans le piège du film-concept, il développe bien jusqu’au bout son idée d’origine (un père de famille macho et sadique capture une femme sauvage et la séquestre dans sa cave pour « l’éduquer »). Passée cette introduction un peu moche tout en surimpressions, on trouve un film maitrisé de bout en bout, où chacun des personnages de cette famille de névrosés suit un arc cohérent. Loin d’une simple charge pro ou anti-féministe, The Woman offre son lot de moments hilarants, grinçants, malsains ou même émouvants (le sort de la jeune Peggy). Soutenu par un cas en béton armé et une bande son originale décalée, le film peut déployer toute sa force et s’épanouir pleinement, à l’inverse de bon nombre de ses congénères qui misent tout sur une idée de base et néglige le traitement. Un film rare, à voir dès que possible. L’alliance de Ketchum (le romancier) et McKee gagnerait à être renouvelée.

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