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Etrange Festival #1 : The Darkness, Terra Formars, Terror 5…

Pour la 7e année consécutive, nous sommes à l’Etrange Festival. C’est pour nous un rituel de rentrée. A défaut de découvrir une nouvelle classe et de nouveaux camarades, nous découvrons la sélection que l’équipe de l’Etrange a mis sur pied pour dix jours au Forum des Images.

On commence avec The Darkness, film mexicain présenté en ouverture, mais aussi des zombies, un hommage au cinéma des 80s (un autre) ou un blockbuster japonais adapté d’un manga et signé Takashi Miike. Ont également été diffusés Girl Asleep, Psycho Raman et The Lure que nous avions vu en Suisse. L’Etrange Festival 2016, c’est parti !

 

The Darkness (2016) de Daniel Castro Zimbron

Alors que son film d’ouverture devait être Rapture de Steven Shainberg, l’Etrange Festival s’est vu posé un lapin en dernière minute et a réussi à changer en catastrophe pour accueillir la première mondiale de The Darkness, un premier film mexicain dans lequel joue notamment Brontis Jodorowsky, fiston d’Alejandro.
Au programme : une forêt grisâtre avec une cabane paumée dans laquelle vit un père et ses trois enfants. Et un matin, manque de bol, l’ainé disparaît.
Bon, on a beau nous avoir présenter la chose en parlant de talent singulier à la vision unique, The Darkness ne fait que recycler des motifs déjà vus ailleurs et s’avère être un énième film où les personnages se promènent inlassablement dans des décors vides quand ils ne se regardent pas dans le blanc des yeux ! La photo en lumière naturelle est jolie, les éclairages à la bougie aussi, et globalement il y a çà et là de belles images, mais non seulement le film grille son seul rebondissement à des kilomètres avec des métaphores lourdingues à base de marionnettes ou de boite de pandore et en plus il meuble mollement avec des péripéties des plus prévisibles.
Il en ressort l’impression d’un film aussi perdu de ses personnages, oubliant en cours de route ce qu’il était censé raconter.

 

Attack of the Lederhosenzombies (2016) de Dominic Hartl

Tiens, du zombie, ça faisait longtemps !
Dans sa noble tradition de proposer les dernières œuvres d’exploitation venues du monde entier, l’Etrange Festival nous propose ici un film de zombies tout droit venu d’Autriche.
L’avantage avec une figure aussi célèbre et éculée, c’est qu’on est vite en terrain connu, qu’importe la provenance, et cette règle s’applique merveilleusement aux « Lederhosenzombies » proposés ici.
Si on avait une checklist, on pourrait la remplir sans aucun souci : le produit chimique chelou crée par un abruti sans scrupule ? Check ! Les animaux transformés en premier ? Check ! L’action se déroulant dans un lieu coupé du monde (ici une auberge en haute montagne) ? Check ! Un couple en crise dont l’amour va ressortir plus fort à travers l’adversité ? Check !
Bon, on pourrait continuer longtemps comme ça, mais sachez juste que si Dominic Hartl s’est sans doute amusé à faire son film de morts vivants à lui, il n’a malheureusement pas inventé la roue, et peine sérieusement à la faire tourner. Le massacre promis sent le carton-pâte et le plastique bon marché à des kilomètres, les blagues tombent toutes à plat à cause d’un rythme à la ramasse, ça joue mal, c’est bien cheapos et si l’ensemble possède sûrement les meilleures intentions du monde, ce petit objet sorti du fin fond de l’Autriche peine à être sympathique plutôt qu’ennuyeuse.

 

Terra Formars (2016) de Takashi Miike

Tiens, revoilà le père Miike ! Une année de festivals sans sa présence serait le signe d’une grande perturbation dans la force, et après sa grenouille casseuse de gueules l’an dernier dans Yakuza Apocalypse, le revoilà pour du blockbuster japonais adapté d’un manga !
Car oui, Terra Formars c’est de la grosse production, au point de s’ouvrir sur le logo de la Warner Bros. Oui, ça rigole plus, avec une ouverture dans un Tokyo à la Blade Runner, où l’on nous présente des rebuts d’une Terre surpeuplée qui vont être envoyés sur Mars pour dégager les cafards qui ont terra formé (jeu de mots avec le titre !) la planète rouge depuis 500 ans pour accueillir cette bien belle race humaine. Histoire de rigoler un peu, les cafards en question ont eu le temps de prendre du gabarit, et notre équipe de bras cassés aura bien besoin d’un croisement ADN avec des insectes pour faire face aux surprises qui les attendent. Miike oblige, Terra Formars a tendance à partir dans des délires bien trempés, le plus grand plaisir étant de découvrir les croisements improbables humains/insectes propres à chaque héros, et comment ces derniers utilisent leurs compétences face à des ennemis forts rigolos. Si le film ne manque pas d’idées et s’avère être un hybride improbable en SF pur jus, super héros, défouloir gore et comédie gonzo, il est malheureusement plombé par un rythme des plus décousus, les longs dialogues plans-plans sur fonds verts étant légions, et l’intrigue se construisant autour de sérieux coups de mous sans doute plus nombreux que les fulgurances dingos préparés par Takashi. La qualité globale de la production et sa fraîcheur nous aident à ne pas trop lui en tenir rigueur, mais il est bien étonnant de voir qu’en ayant seulement réalisé 2 films cette année, le réalisateur japonais le plus prolifique de sa génération ait autant trainé la patte sur une telle prod.

 

Terror 5 (2016) de Sebastian & Frederico Rotstein

Si je vous dis hommage au cinéma de genre des années 80 réalisé par deux frères, vous me répondrez peut être Stranger Things et pourtant il s’agit ici de Terror 5, un film à « segments » tout droit venu d’Argentine pour une petite avant-première mondiale, excusez du peu.
Alors il est question pêle-mêle d’un ado étant entrainé par une jolie demoiselle dans son lycée la nuit pour y voir une activité nocturne des plus étonnantes, d’un autre couple de jeunes tourtereaux allant s’envoyer en l’air dans un motel miteux, d’une énième soirée où un garçon est moqué par ses camarades ou encore d’une invasion zombies. Alors pourquoi film à « segments » me demanderez-vous, et non pas à sketchs ? Parce que les différentes histoires sont censées se dérouler plus ou moins en même temps, avec un lien entre elles. Et dans l’absolu, il n’y a pas beaucoup plus à raconter tant Terror 5 se contente de régurgiter tout ce qu’il aime sans en préserver la teneur thématique, émotionnelle ou même narrative. Un peu comme si deux geeks gentils mais bien relous passaient leur temps à vous débiter tout ce qu’ils adorent, combien ils trouvent les films d’horreurs trop cools, le gore trop cool, le sexe trop cool, les ados débiles trop cools et les zombies trop cools.
Nous aussi on aime bien les gars, mais aussi parce que ça raconte des choses derrière, pas juste parce que c’est trop cool ! Hors, à trop tomber dans le name dropping et l’hommage vulgaire, les deux frères mettent en scène ce qu’il aime en le vidant de toute substance, dans un exercice de style terriblement vain aux personnages horripilants, et aux situations vues mille fois.
Et ça, c’est vraiment pas cool !

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