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Critique : Truman

Après Les Nouveaux Sauvages sorti au début de l’année 2015, le nouveau film dans lequel Ricardo Darin tient le rôle principal arrive en France : Truman, à prononcer avec l’accent espagnol.

Lauréat de cinq Goyas dont meilleur film et six Gaudi (les récompenses du cinéma catalan), Truman trouve enfin le chemin des salles françaises alors qu’il est déjà disponible en blu-ray de l’autre coté des Pyrénées.

 

LA CRITIQUE

Ricardo Darin est un acteur caméléon. Trop peu connu en France, il a pourtant déjà tourné 46 films et a su s’imposer en quelques années, avec Les Neuf Reines, Dans Ses Yeux ou encore Les Nouveaux Sauvages,  simplement comme l’un des meilleurs acteurs existants. Il retrouve Cesc Gay et Javier Camara (après Les Hommes ! De quoi parlent-ils ?), un habitué d’Almodovar pour une bromance, une histoire de vie, un drame, une comédie.

Oui, Truman est tout ça à la fois. Lauréat de 5 Goyas (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second rôle et meilleur scénario original), Truman traite du cancer, et n’y va pas par 4 chemins. Tomas (Camara) habite au Canada et décide de quitter le froid pour retourner quelques jours à Madrid et rendre visite à son meilleur ami qu’il n’a pas vu depuis un an, Julian (Darin). Durant ces quatre jours, ils vont essayer de trouver un nouveau maître pour Truman, le chien de Julian. Par l’animal de compagnie, le long métrage va aborder le sujet du cancer de plein fouet et principalement comment l’entourage peut gérer ça, quand le malade, lui, a décidé d’abandonner tout traitement.

On est très très loin de Nos étoiles contraires et de son pathos dégoulinant. Ici, il est question de rigueur et de justesse pour un sujet très grave. Ces Gay arrive, de part ses propos et ses différentes scènes, à toucher les spectateurs sans avoir besoin d’en faire des tonnes. En réalité, tout est suggéré dans le film. Le mot « cancer » n’est jamais prononcé, tout comme le mot chimiothérapie et d’autres. Les situations sont beaucoup basées sur les non-dits, les silences et les regards et c’est ce qui en fait la force. 

Cesc Gay livre d’ailleurs un film à la mise en scène d’une subtilité rare, appuyant ainsi son propos. Le scénario est aussi précis qu’intelligent sur les relations entre les personnes et comment ce genre de situation peut être vécue par les proches alors que la décision est déjà prise. Ainsi, Truman oscille entre la comédie et le drame encore une fois avec énormément de justesse, pouvant nous faire passer en une scène de sanglots au rire gras. Mais surtout, le film repose sur les épaules de deux acteurs immenses. Si Javier Camara est formidable (comme à chaque fois), Ricardo Darin montre encore une fois toute l’étendue de son talent, et il irradie le film de son charisme en tirant tout le monde vers le haut. Difficile de ne pas s’attacher à ce personnage très renfermé sur lui-même.

Extrêmement touchant, drôle et triste, si Truman est parfois très prévisible dans son déroulement, il n’en reste pas moins un film incroyablement maîtrisé, juste, et porté par un duo d’acteurs exceptionnels. On regrettera quand même la romance sortie de nulle part, arrivant comme un cheveu sur la soupe et qui dessert totalement le récit. Pour le reste, foncez-y, les Goyas sont mérités. Simplement dommage d’avoir attendu un an pour le sortir en France.

Truman, de Cesc Gay – Sortie le 06 juillet 2016

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