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Critique : N.W.A. Straight Outta Compton

Il est bien probable que vous ayez envie, ce mercredi, de vous tourner vers les Agents Très Spéciaux de Guy Ritchie en priorité.

Pourtant, un autre long-métrage que nous avons élu « film » de la semaine » et rassemblant à son casting O’Shea Jackson Jr., Corey Hawkins, Jason Mitchell, le tout filmé par F. Gary Gray (Braquage à l’Italienne) mérite tout autant votre attention : N.W.A. Straight Outta Compton, dont le titre a donné lieu à de nombreuses parodies sur Internet, « straight outta » signifiant « sortant tout droit de »…

 

LA CRITIQUE

Le titre du film peut vous sembler totalement inconnu et les affiches du film étranges. Mais à moins d’avoir vécu dans une grotte pendant 20 ans, vous avez déjà entendu quelque part les noms de Eazy-E, Dr. Dre, Ice Cube, MC Ren ou DJ Yella même si vous n’êtes pas des amateurs de rap. Ces cinq personnes ont formé NWA (Niggaz Wit Attitude), premier groupe de Gangsta Rap. Très controversé de part leurs paroles très violentes (ils ont été les premiers à avoir le « Parental Advisory – Explicit Content » sur leur album), ils ont changé le monde de la musique en influençant de nombreux artistes, de Snoop Dogg à Eminem en passant par Tupac. 

Si Straight Outta Compton a écrasé le box-office américain, ce n’est pas seulement parce qu’il traite de la culture US, ou par ses thèmes résolument d’actualité, non. C’est parce que c’est avant tout un excellent film, qu’on aime ou pas le rap.

Pour ceux qui ne connaissent pas leurs histoires, les cinq jeunes sont issus de Compton, une ville considérée comme l’un des endroits les plus dangereux des États-Unis, entre crimes, guerres de gangs et deal. Plutôt que de prendre les armes (ils l’ont fait tout de même avant), ils décident de faire ce qu’ils savent faire de mieux : de la musique, en dénonçant les inégalités raciales, les méthodes de la police et d’autres.
Le biopic ira à peu près de 1987 à maintenant, en évoquant uniquement la partie musicale. Ce choix a fait beaucoup parlé du long-métrage car le film prend réellement parti. Il ne montrera que très rarement les membres du N.W.A. sous un mauvais jour (produit par Ice Cube, BO par Dr. Dre, forcément). On fera fit de leurs déboires violents et misogynes. Mais ce n’est pas vraiment (ce qui a créé une sacré polémique de l’autre côté de l’Atlantique) le sujet.

N.W.A. Straight Outta Compton se focalisera principalement sur la carrière musicale du groupe puis de Dre et Ice Cube lorsqu’ils se sépareront du groupe, mais également du manager pourri Jerry Heller, incarné sans surprise par Paul Giamatti, dont les rôles s’enchainent et se ressemblent. A l’instar d’un Cloclo, une bonne partie du film s’intéressera au mécanisme de création de cinq cerveaux pour produire des chefs d’œuvres dans leur genre. C’est d’ailleurs ces scènes là qui nous passionneront le plus. Si la rivalité entre certains membres du groupes est très bien évoquées, celle en revanche avec le manager est un ramassis de déjà-vu, d’autant plus que Giamatti jouait exactement le même personnage quelque mois plus tôt dans Love & Mercy. On s’y attendait à tel point que lorsqu’on le voit arriver à l’écran, on se demande juste à quel moment ça va casser.

Néanmoins, le reste du casting est impressionnant et la ressemblance avec les rappeurs d’origine bluffante. Forcément, O’Shea Jackson Jr, incarnant Ice Cube, n’est autre que son père. Corey Hawkins et Aldis Hodge sont du même niveau, on aura tout de même une petite réserve sur le jeu parfois un peu limite de Jason Mitchell. La mise en scène de F. Gary Gray, même si lors de certaines scènes (celles des fêtes) s’apparentent à un mauvais clip de RnB (plan sur les culs des danseuses, travelling sur les seins lorsqu’une sort de la piscine etc.) elle est sur le reste hyper dynamique, offrant alors un film au rythme très travaillé et sans aucun temps mort. Enfin et surtout, il est bluffant de voir à quel point le film et cette histoire, même si elle a plus de 25 ans, est d’actualité. Au vu des nombreuses « bavures » policières qui ont eu lieu ces derniers mois aux Etats-Unis sur des hommes non-armés et les différentes manifestations qui se sont ensuivies, difficile de ne pas y voir un parallèle avec la façon dont traitait la police (et le FBI) ces rappeurs pour leurs paroles et couleurs de peau.

N.W.A. Straight Outta Compton réussi un sacré challenge : faire aimer un film à quelqu’un qui n’est pas spécialement partisan du rap, de par beaucoup d’autres nombreuses qualités cinématographiques et une BO impeccable. Une vraie réussite.

 

N.W.A – Straight Outta Compton – Sortie le 16 septembre 2015
Réalisé par F. Gary Gray
Avec O’Shea Jackson Jr., Corey Hawkins, Jason Mitchell
En 1987, cinq jeunes hommes exprimaient leur frustration et leur colère pour dénoncer les conditions de vie de l’endroit le plus dangereux de l’Amérique avec l’arme la plus puissante qu’ils possédaient : leur musique. Voici la véritable histoire de ces rebelles, armés uniquement de leur parole, de leur démarche assurée et de leur talent brut, qui ont résisté aux autorités qui les opprimaient. Ils ont ainsi formé le groupe de rappeur des N.W.A. en dénonçant la réalité de leur quartier. Leur voix a alors déclenché une révolution sociale qui résonne encore aujourd’hui.

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