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Critique : Moi, Député

Après avoir mis en scène Myke Myers dans les Austin Powers, Ben Stiller dans Mon Beau Père et Moi ou Steve Carell dans la version US du Diner de Cons, Jay Roach continue à embaucher des stars de la comédie US et cette fois c’est au tour de Will Ferrell.

La star de Présentateur vedette campe ici un policitien de Caroline du Nord et s’offre un duel fratricide avec Zack Galifianakis, le comédien pas très drôle des Very Bad Trip et du très pénible Date Limite.

Est-ce que tous ces noms réputés pour faire rire vont réussir leur pari dans cette nouvelle comédie ? Réponse…

 

 

Moi, Député – Sortie le 29 août 2012
Réalisé par Jay Roach
Avec Will Ferrell, Zach Galifianakis, Jason Sudeikis
Lorsque le député chevronné Cam Brady commet une gaffe monumentale en public à l’approche des élections, un tandem de PDG milliardaires entend bien en profiter pour placer leur candidat et étendre leur influence sur leur fief, en Caroline du Nord. Leur homme n’est autre que le candide Marty Huggins qui dirige l’office du tourisme du coin. Si, au départ, Marty ne semble pas le candidat idéal, il ne tarde pas à se révéler un redoutable concurrent pour le charismatique Cam grâce à l’aide de ses bienfaiteurs, d’un directeur de campagne sans vergogne et des relations de ses parents dans la politique. Alors que le jour du scrutin approche, les deux hommes s’engagent dans un combat impitoyable : désormais, tous les coups sont permis entre Cam et Marty qui n’hésitent plus à s’insulter et à en venir aux mains dans un affrontement à mort. Car dans cet univers où la déontologie n’existe plus depuis bien longtemps, la politique prouve qu’on peut encore faire reculer les limites des pires bassesses…

 

La politique est un sujet traité au cinéma de manière plutôt sérieuse. Si les humoristes s’en chargent à la télévision américaine, s’il n’est pas rare de voir une série tacler un haut fonctionnaire ou un long-métrage inclure un président caricatural, l’univers politique et celui bien complexe des élections US est rarement moqué. On pense notamment à des productions très sérieuses comme les Marches du Pouvoir (avec Gosling et Clooney) ou la série A la Maison Blanche de Aaron Sorkin.

De fait, Moi Député fait office d’OVNI puisqu’il plonge dans le vif d’un sujet assez méconnu : l’élection des députés américains. Ca a l’air austère comme ça, d’autant que le système électoral américain est largement plus compliqué que celui des pays européens francophones, mais c’est loin de l’être ici. Au programme des réjouissances, Will Ferrell, élu de Caroline du Nord qui comptait bien se représenter à sa propre succession sans aucun challenger. C’était sans compter sans l’intervention d’un duo dirigeants une multinationale (John Lithgow et Dan Akroyd) bien décidés à financer un opposant sorti de nulle part (Zach Galifianakis) et d’y mettre les moyens pour le faire gagner. Commence alors un combat entre les deux hommes où tous les coups sont permis, même les plus dégueulasses.

Le réalisateur Jay Roach (la série des Austin Powers et les premiers Mon Beau-Père et Moi) filme son duo d’acteurs de manière ultra classique insistant surtout sur leurs faces à face et les méthodes qu’ils sont prêt à utiliser l’un envers l’autre. Et quand on connait le parcours des deux comédiens, on se dit que rien ne les arrêtera. Effectivement, Will Ferrell s’en donne à coeur joie dans des situations drôles à la limite parfois du trash. Galifianakis, lui, est plus posé car son personnage l’y oblige. Il incarne un américain moyen, un peu naïf, un peu bébête et est donc limité par celui qu’il incarne. C’est néanmoins le meilleur rôle d’un acteur que j’avais du mal à supporter jusque là.

Au delà du duel, le film est bien entendu une critique du système électoral et des méthodes des candidats. On n’hésite pas à aller fouiller les poubelles du voisin pour en sortir les pires saloperies et les exhiber au public mais on n’hésite pas non plus à tenir des discours … vides. La séquence d’introduction du film est en cela très réussie puisqu’on y voit Ferrell en pleine campagne lâcher de grandes phrases qui ne veulent rien dire, qui évoque de grands principes mais ne contiennent surtout, surtout, pas la moindre idée politique. Il faut brosser les électeurs des différentes castes (les paysans, les chasseurs, les croyants, les gays) mais surtout pas leur montrer ce qu’on pourrait faire une fois l’élection remportée.

Malheureusement, cela ne suffira pas. Oui, on rigole devant Moi Député mais les enjeux sont cousus de fil blanc, le film n’est vraiment jamais surprenant. Qui plus est, il est plombé par une morale finale gentillette contre les grandes entreprises qui financent les partis dont on se serait bien passé, tant qu’à verser dans la vulgarité.
Qu’en retenir du coup ? A part quelques éclats de rire, pas grand chose, aussitôt vu aussitôt oublié.

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