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Critique : Les Nouveaux Héros

Il est nommé aux Oscars et bénéficiera d’avant-premières dans toute la France ce 18 dimanche 18 janvier : « Les Nouveaux Héros » arrive bientôt au cinéma.

Ca aurait pu être le Disney annuel de 2014 mais le studio a préféré sortir le film pour les vacances de février, ne le jugeant pas assez « film de Noël » comme l’étaient La Reine des Neiges ou Raiponce (Les Mondes de Ralph n’a pas fait le score escompté).

Le film sortira d’ailleurs aux USA en vidéo à la demande un peu avant la sortie dans les salles de l’hexagone. Mais sachez résister à la tentation : ce Big Hero Six, premier vrai rapprochement entre Marvel et Disney, mérite d’être vu sur un grand écran, dans une très belle salle. Ensuite, vous voudrez un Baymax.

 

LA CRITIQUE

Big Hero Six est à l’origine un comic Marvel créé par Steven T. Seagle et Duncan Rouleau du collectif Man of Action. L’idée était pour l’éditeur de tenter d’envahir le marché japonais avec du super-héros à la fin des années 90, en pleine explosion du manga. Pensé comme une Justice League sauce nippone, Big Hero Six rassemblait différents personnages créés pour l’occasion et d’autres déjà connus des lecteurs comme le Silver Samouraï venu de l’univers de Wolverine. Lors du rachat de Marvel par Disney, le réalisateur Don Hall (Winnie l’Ourson) s’est intéressé au catalogue de l’éditeur et dit avoir compulsé la page Wikipedia pour se trouver un personnage sur lequel travailler. De là est née l’envie d’adapter Big Hero Six -devenu Les Nouveaux Héros en France-

Plutôt de qu’en faire une adaptation fidèle, Don Hall aidé de Chris Williams ont choisi de transposer l’histoire et de faire leur propre sauce à partir de l’existant. Pour notre plus grand bonheur. Les Nouveaux Héros est une franche réussite.

Le film s’ouvre sur un combat de robots illégal dans lequel s’engage Hiro, jeune prodige de 14 ans qui a conçu son propre engin pour ensuite nous présenter la ville où se déroulera l’histoire, San Fransokyo, croisement de la cité américaine bien connue et de Tokyo dans un univers très moderne et high-tech rappelant notamment l’utilisation de la culture asiatique dans des environnements qui ne le sont pas comme le font Legend of Korra ou encore la série Firefly de Joss Whedon. Hiro va s’engager, grâce à l’aide de son grand frère, dans une compétition lui permettant de rejoindre une grande université dédiée à la robotique. Le jour de son exposé, un accident va ravager le hall d’exposition et son frère va malheureusement y rester.
Se remettant de son deuil avec l’aide du génial robot Baymax, il va se retrouver sur la route d’un méchant portant un masque de kabuki, mystérieux bonhomme manipulant l’invention que Hiro croyait perdue…

Ce n’est pas un spoiler de dire que l’un des personnages va rapidement mourir tant l’évènement se produit rapidement. C’est plus étonnant de la part de Disney d’utiliser à ce point le thème de la mort et celui du deuil dans un récit visant un jeune public. Ce ne sera pas la seule surprise d’un film qui démarre à toute vitesse par un combat et une poursuite ultra-dynamique dans les rues de la ville. On aura quand même le temps de s’attarder sur le soin infini apporté aux décors, et aux foules. C’est sans doute la première fois qu’un Disney utilise autant de personnages dans ses scènes (et le met tant en avant), le studio ayant développé de nouveaux logiciels capables de les gérer sans problème. Techniquement, le film est top, bien loin de la simplicité d’une Reine des Neiges, et l’ensemble très dynamique.

Au delà du fait qu’on est surpris de voir la mort utilisée avec une telle aisance dans un Disney, on ne peut que constater que le film se veut résolument moderne dans sa tonalité. Mieux, il entre de plein pied dans la culture geek, multipliant les références à l’univers des robots et à la culture nippone du genre, de Mazinger Z aux Sentaï en passant par Wall-E ou Lilo&Stitch. On est en 2014 et si l’on peut parler du deuil avec aisance, on ne fait également plus passer les scientifiques pour des nerds boutonneux mais bien pour des petits génies maitrisant le cool, comme vont le prouver les différents personnages qui entoureront Hiro et formeront avec lui l’équipe des Nouveaux Héros, avec une mention toute particulière pour Fred et son costume de kaiju crachant du feu.

L’identification est donc immédiate et on prend un vrai plaisir à découvrir l’aventure de Hiro. Quand la plupart des studios adaptant du comic se lancent dans une « origin story », on doit souvent attendre longtemps avant de voir le héros prendre pleine possession de ses pouvoirs et s’en servir contre un ennemi peu intéressant, en vue d’une suite. Ici, la perception (et la narration) est inversée : certes, les Nouveaux Héros en tant que tels n’apparaissent que tardivement à l’écran mais Don Hall et Chris Williams ont bien compris qu’ils ne faisaient qu’un seul film. De fait, les voir réunis apparait comme le but du héros, et pas seulement un élément de l’histoire qui servira dans plusieurs autres volets.

Ce but, Hiro y parviendra avec un personnage d’anthologie : Baymax. Déjà présent dans le comic original, Baymax est présenté ici comme un robot destiné à soigner. Gonflable et particulièrement mou, il fait office à la fois de mentor et de figure paternelle tout en apportant une bonne dose d’humour de part son « physique ». Modifié par Hiro pour l’aider dans sa quête, il deviendra aussi le genre de robot qu’on a envie de posséder chez soi, au moins en miniature sur son étagère jouet.

Porté par une chouette bande son, Les Nouveaux Héros est une belle réussite, montrant que Disney a encore sous le capot après deux déceptions tout en étant en phase avec son époque. Le film a toutes les qualités pour plaire aux plus jeunes comme aux enfants qui vivent encore au fond de vous, adultes. On espère que sa sortie tardive lui permette quand même un franc succès, d’autant que -et c’est sans doute une première pour un Disney- on a vraiment envie de revoir les personnages une fois le générique à l’écran.

 

Les Nouveaux Héros (Big Hero Six) – Sortie le 11 février 2015
Réalisé par Don Hall et Chris Williams
Avec les voix originales de Genesis Rodriguez, Alan Tudyk, Jamie Chung
Un génie de la robotique nommé Hiro Hamada, se retrouve embarqué dans un complot criminel qui menace de détruire la paisible ville high-tech de San Fransokyo. Avec l’aide d’un de ses plus proches compagnon – un robot nommé Baymax –, Hiro s’associe à une équipe de jeunes amateurs qui s’est donnée pour mission de sauver la population.

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1 commentaire

  • par Robotizok
    Posté vendredi 20 février 2015 12 h 00 min 0Likes

    Merci pour cette critique qui m’a donné envie de le regarder et j’ai adoré !

    Robotizok

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