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Critique : Le Marchand de Sable

Si vous avez des enfants, ce qui suit est pour vous … ou plutôt pour eux : nous avons vu Le Marchand de Sable, film d’animation réalisé en stop-motion et arrivant sur les écrans le 9 février prochain.

Contrairement à un Disney ou un Pixar ayant souvent plusieurs niveaux de lecteurs, Le Marchand de Sable, d’après la série d’animation allemande, s’adresse vraiment aux tous petits, ceux qui découvrent le cinéma.

Critique par Alex, qui s’est un peu laissé prendre par la magie.

Le Marchand de Sable (Das Sandmännchen – Abenteuer im Traumland) – Sortie le 9 février 2011
Réalisé par Jesper Møller, Sinem Sakaoğlu
Chaque nuit, comme tous les enfants du monde, Théo rejoint le Pays des Rêves grâce au sable magique dispersé par le Marchand de Sable.
Mais une nuit, le vilain Tourni-Cauchemar vole le sable magique et prend le contrôle du Pays des rêves.
Le Marchand de Sable et son fidèle mouton Philibert demandent à Théo de les aider à récupérer le précieux sable, et déjouer ainsi les plans du terrifiant Tourni-Cauchemar.
Commence alors une grande aventure, dans un univers où tout est possible…

Qui ne connait pas le marchand de sable? A qui n’a-t-on jamais raconté cette histoire? A croire qu’il existe depuis la fin des temps. Et pourtant, le marchand de sable n’a été popularisé qu’au XVIIIème siècle par un conte d’Hoffman puis d’Andersen. Mais surtout, le marchand de sable est pour les plus grands d’entre vous celui de Bonne nuit les petits, employeur de Nounours. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’il existe depuis 1959 une série d’animation allemande contant les aventures du-dit marchand.

Dans un monde où l’animation en CGI et en 3D prime sur le reste, il est important de se pencher sur certains long métrage toujours en animation traditionnelle. C’est le parti pris ici d’une adaptation sur grand écran d’une véritable star chez les enfants allemands, Le Marchand de Sable, un dessin animé encore diffusé 50 ans après, et maintenant en image de synthèse. Ici, l’animation est en stop motion, une recette qui à l’habitude de marcher surtout par le visuel lisse et finalement assez simple que rend la pâte à modeler (ce n’est pas une critique négative, ça a un charme fou).

Ici, le terrible Tourni-Cauchemar décide de voler tout le sable du marchand de sable afin de reigner sur le pays des rêves. Avec l’aide de son insupportable mouton Philibert, ils décident d’aller combattre Tourni-cauchemar. Mais ils ne peuvent pas faire ça seuls. Le jeune Théo, courageux rêveur, mais réel froussard, un jeune humain. Pourquoi? Parce que lui seul peut rêver. Et c’est l’arme ultime contre l’affreux méchant. Et même si c’est visuellement très beau (j’y reviendrai), ici le principal problème c’est son scénario. Voulant visiblement se tourner vers les touts petits, les scénaristes n’ont pas effectué beaucoup d’efforts pour permettre une intrigue qui tient la route. Difficile de savoir par où commencer tant je finis par me demander s’il y a grand chose à sauver de l’écriture.

Bien sûr, l’histoire est tout à fait gentillette et poétique, elle nous fera sourire par moment tant elle est pleine de bons sentiments. Mais malheureusement, la poésie ne fait pas tout. Avec un scénario tenant sur un timbre poste, le premier problème qui se pose est le traitement des personnages. Guère de présentation pour le marchand de sable ou Tourni-cauchemar. On doit tout savoir à l’avance. Et après une introduction du mouton en 5 minutes, nous voilà parti dans le voyage.
Parlons-en justement du mouton. Encore une fois avec les films pour enfants, les scénaristes se voient visiblement obligés de mettre le side-kick le plus lourdingue possible. Non content de faire l’idiot, il est évidemment maladroit et blagueur. Ses remarques ne sont que des jeux de mots digne de Vincent Lagaff’ et il vient détruire tout le semblant de tensions ou de sentiments présents.

Et des tensions justement, il n’y en a pas. Suivant une trame ultra-linéaire, le film ne prend jamais une seule prise de risque. On ne saura donc jamais pourquoi Tourni-cauchemar se tue à voler le sable, et vaguement pourquoi seul Théo peut sauver le monde des rêves. Se balladant de monde en monde sans aucune cohérence, on se demande alors le but du soit-disant road-trip tant les enjeux sont inexistants. Au final, on se demande d’où viennent certains éléments, si bien qu’on se dit que le film vise les fins connaisseurs de l’oeuvre original. En effet, certaines parties du film font office de bouche-trou puisqu’elles n’ont aucun rapport avec l’ensemble de l’intrigue. Le sourire constant et mielleux du Marchand de sable n’aide en rien cette absence de tension puisqu’on sait que le bien triomphera toujours, tant personne n’émet de doutes. Personne? Non, pas Théo. Le personnage de Théo est probablement le plus intéressant et le plus couillu du film. Aux antipodes de tous les personnages présents, c’est le lien avec le monde réel même s’il arrive un peu par hasard. Il est le seul à garder les pieds sur terre, à mal agir ou à émettre quelques angoisses quant aux missions qu’il doit effectuer.

Et malgré tout, malgré l’absence total de scénario, il en résulte un charme un peu magique. L’animation, loin d’être parfaite, est tout de même honorable. Mais surtout, on voit l’énorme effort qui a été fait sur l’univers. Même si on peut voir quelques éléments empruntés à Coraline ou l’Etrange Noël de Monsieur Jack (la référence à Wall E nous fera doucement sourire), Le Marchand de Sable fait tout de même preuve d’imagination. On se retrouve alors emporté dans un voyage où le monde des rêves est représenté intelligemment, aussi bien des rêves culinaires, que des rêves qu’on ne se souvient pas. En résulte alors une magie un peu inexplicable, puisqu’on passe un agréable moment à observer tous les petits détails, si bien qu’on a presque tendance à s’émerveiller (la scène dans la forêt qui s’illumine la nuit).
Le traitement le plus intéressant est celui apporté au monde des humains. Le parti pris des réalisateurs a été de garder un ton très enfantin dans le monde réel. En effet, les décors font souvent carton pâte sans pour autant laisser paraître un low-budget. Et quand vient la nuit, on voit alors que la limite entre la terre et le monde réel est presque invisible (il suffira de regarder le ciel étoilé).

En somme, Le Marchand de Sable est un film un peu vide rattrapé par la magie visuelle présente. Il ne dépassera pas la moyenne mais on passe quand même un bon moment. Si vous avez un enfant de moins de 6 ans, un cousin, un frère ou une soeur, allez-y avec lui, il sera émerveillé. Quant à vous, regardez les images et vous sourirez.

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3 Comments

  • par Matthieu
    Posté mercredi 9 février 2011 22 h 16 min 0Likes

    Pour ma part j’ai piqué du nez pendant la projection, et moi qui suis plutôt bon public je me suis vraiment ennuyé, c’est mou et lent… pour les enfants oui, les tout petits, au dessus de 6 ans ils risquent de s’ennuyer limite encore plus que nous :/.

  • par Matthieu
    Posté mercredi 9 février 2011 22 h 21 min 0Likes

    Bon par contre oui c’est quand même très joli, et vraiment bien réalisé :). Et c’est ce qui sauve le propos!

  • Trackback: Le marchand de sable – Joli film enfant pour les vacances

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