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Critique : Jack Reacher, Never Go Back

Il revient !

Quatre ans après le premier volet, Jack Reacher est de retour pour un deuxième volet, nouvelle adaptation d’un des romans de Lee Child paru en 2013. Après avoir porté à l’écran avec Christopher McQuarrie le 9e tome de la série, Tom Cruise a choisi le 18e pour ce deuxième volet. Ainsi que Edward Zwick et Cobie Smulders pour l’accompagner.

 

LA CRITIQUE

Fin 2012, Tom Cruise s’offrait une nouvelle identité cinématographie avec Jack Reacher, un personnage plus sec et nerveux que jamais, dans un polar classieux à l’atmosphère 70’s assez anachronique et fort agréable, il faut bien le reconnaître. Si l’essai est convaincant, on ne s’attendait peut être pas pour autant à voir une suite débarquer, bien que le personnage soit inspiré d’une série de bouquins. En grand maître d’orchestre de sa filmographie, rappelant d’ailleurs Edward Zwick à la réalisation avec qui il avait travaillé sur Le Dernier Samouraï, Tom Cruise peut-t-il seulement nourrir une deuxième franchise reposant grandement sur ses épaules aussi bien que Mission Impossible ?

L’introduction de Never Go Back ramène le spectateur en territoire connu puisqu’on se retrouve devant un diner dont le parking est jonché d’hommes couchés par terre, grognant après s’être pris une bonne correction par Reacher. Une façon rigolote de rappeler l’un des faits les plus marquants du premier épisode, lorsque le héros sortait d’un bar pour mettre à terre un groupe d’amis menaçants, comme pour dire qu’il ne faut toujours pas chercher le bougre qui répond au quart de tour. Seulement cet aspect brutal va très vite s’estomper pour laisser place à l’enquête au cœur du film, à propos d’une Sergent de l’armée qui se voit accusée de la mort de deux de ses soldats en Afghanistan. Forcément, l’homme de la situation s’appelle Jack Reacher, que l’on va suivre dans son investigation qui sera ponctuée d’une sous intrigue plus personnelle aux airs de drama familial.

Ressemblant à un épisode de série procédurale (Law & Order, NCIS, Esprits criminels, faites votre choix…), l’intrigue principale qui prend racine dans l’univers militaire se déroule sur un rythme assez lent reposant sur une série d’échanges et le peu que l’on puisse dire, c’est que le tout n’est jamais trépidant. Passant d’un interlocuteur à un autre pour construire son raisonnement, le film peine à captiver à cause du relatif calme dont il fait preuve, autour d’une histoire pas des plus inspirées.
Corruption, trahison et sociétés privés viennent se mélanger là-dedans pour meubler tout ça, en reposant sur des poncifs éculés maintes fois, avec surtout un problème assez gênant : on a toujours une longueur d’avance sur Reacher, censé être un maître dans le domaine !

Alors certains diront que le premier n’était pas toujours des plus faciles à suivre, mais il avait pour lui une vraie intensité dans les scènes d’actions, entre une course-poursuite des plus percutantes ou des combats à mains nus dans lesquels chaque coup se ressentait tant ça tapait fort et sans retenue.
Sauf que là, que nenni ! C’est surprenant à la vue du marketing du film, qui vend un film d’action pêchu, et pourtant il y a très peu de scènes où ça dégénère. Quand c’est le cas, le résultat n’en reste pas moins oubliable, la faute peut-être à Edward Zwick. D’un côté, il emballe son film proprement, avec un découpage assez pondéré par rapport aux standards actuels dans l’idée de garder ce feeling à l’ancienne, en témoigne un générique d’intro totalement dépouillé où les crédits apparaissent sur les premières images du film sans le moindre effet de style.
Le revers de manche vient du caractère beaucoup trop sage de cet emballage qui ne parvient jamais à réitérer l’impact de son modèle.

Au fond, c’est bien ça le problème de cette suite : elle est trop lisse ! Tom Cruise continue d’être bon en Reacher qui ne ressemble pas à Ethan Hunt, le tout n’est jamais cynique et le fond tente même de pointer du doigt les dérives des hautes sphères gouvernementales, mais dans un film qui n’ose jamais y aller franchement. Le plus représentatif de cet état des lieux concerne l’intrigue « familial » avec une adolescente qui vient mettre son grain de sel dans la vie du héros, pour essayer d’étoffer l’émotion, et de mettre en lumière l’humanité du héros. Manque de bol, on évolue encore dans un schéma vu et revu, pour ne pas dire cliché, dans un film beaucoup trop propre sur lui à défaut d’être honnête.

Jack Reacher Never Go Back, d’Edward Zwick – Sortie en salles le 19 octobre 2016

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