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Critique : Guillaume, La Jeunesse du Conquérant

Après avoir rempli les salles haute-normandes au début de l’été et avoir fait un bref passage par Paris ensuite, Guillaume La Jeunesse du Conquérant arrive en DVD le 26 novembre prochain afin d’être enfin accessible au plus grand nombre.

Le film réalisé par Fabien Drugeon est une particularité dans le système de production actuel puisqu’il n’a bénéficié que d’un tout petit budget et que la société de prod l’a distribuée elle-même avec ses propres moyens. Pour quel résultat ?

 

LA CRITIQUE

Figure historique importante aussi bien de l’histoire de France que de celle d’Angleterre, Guillaume le Conquérant est un personnage oublié du cinéma. Il n’avait eu droit qu’à un seul film consacré à son histoire en 1982 co réalisé par Gilles Grangier (Le Cave se rebiffe) et Sergiu Nicolaescu. Il faut dire que le personnage est un envahisseur pour les Anglais, ce qui peut les pousser à ne pas vouloir raconter son histoire. En France, le problème est tout autre : rares sont les metteurs en scène qui se risquent au film historique en général et quand ils osent se lancer dans l’aventure préfèrent s’intéresser à des périodes plus récentes par facilité.

Guillaume, La Jeunesse du Conquérant va changer la donne et s’attaquer qui plus est à une partie moins connue de la vie du fils de Robert le Magnifique : sa jeunesse.

Le film de Fabien Drugeon s’ouvre alors que Guillaume s’apprête à embarquer pour l’Angleterre. On nous montre son fils et successeur ainsi que différents personnages prêts à partir en découdre avec les Anglais pour mieux ensuite remonter le temps et évoquer les premières années de celui qui était en réalité un bâtard. N’étant pas de sang royal, son père mort en croisade, Guillaume va se retrouver au coeur des intrigues politiques de la région et trouver sa place en tant que leader normand avant.

Ce qui frappe avec la scène d’introduction, c’est le soin apporté à la reconstitution historique et aux décors, surtout quand on a pu constater que les films d’époque français n’hésitent pas à habituellement filmer des anachronismes. C’est d’autant plus frappant que le film a été tourné avec un budget de 65 000 euros. Oui, vous avez bien lu. Les producteurs n’hésitent à dire que leurs 90 minutes d’images ont couté aussi cher que six secondes (!) de Gladiator. C’est une donnée à prendre en compte quand vous découvrirez le film car son budget ridicule est à la fois un avantage et un inconvénient.

C’est un inconvénient parce que ça se ressent de la production, et dans l’histoire en particulier. Certains aspects, les moins couteux, sont mis en avant dans le scénario quand d’autres auraient pu être d’avantage développés. Oui, on aurait aimé voir Guillaume arriver sur les côtes anglaises et de grandes scènes de batailles à la Braveheart. Oui mais en l’état, ce n’est pas possible. Alors le film préfère se focaliser sur ce que son budget lui permet de faire. Ca se voit parfois à l’écran (notamment à travers une scène de combat au bord d’une rivière foutraque, ou via certains acteurs un peu justes) mais encore une fois on pardonne volontiers à Fabien Drugeon et ses équipes quand on sait ce que ça a couté.

C’est un avantage parce qu’on sent que tout le monde s’est donné à fond pour un résultat satisfaisant. L’équipe, partiellement composée d’amateurs ou de bénévoles qui ont pris sur leurs activités quotidienne pour donner un coup de main (ses fans chercheront Emmanuel Bonami venu manier l’épée dans une scène de bataille). Le film bénéficie d’une mise en scène maitrisée et certains acteurs impliqués sont vraiment très bons. On sent une véritable envie de bien faire et on se prend au jeu.

Guillaume, La Jeunesse du Conquérant est un premier film à visionner en ayant bien en tête qu’il a couté une somme minuscule et donc à voir en connaissance de cause, pas à comparer à Game of Thrones ou aux différents travaux de Ridley Scott. Rien que pour le travail effectué, la qualité des acteurs, le soin apporté à la reconstitution historique, il mérite votre intérêt. Il le mérite d’autant plus que rares sont les réalisateurs qui arrivent à sortir un long-métrage historique racontant autre chose que la Seconde Guerre Mondiale ou les belles années du Château de Versailles. En l’état, le film est donc une réussite. Et on suivra avec intérêt la carrière de Fabien Drugeon.

 

Guillaume, La Jeunesse du Conquérant
Réalisé par Fabien Drugeon
Avec Tiésay Deshayes, Jean-Damien Détouillon, Dan Bronchinson
1066. Guillaume Le Conquérant est sur le point d’embarquer depuis Dives-sur-Mer pour la conquête de l’Angleterre. Dans l’éventualité où il ne reviendrait pas vivant, Guillaume présente son fils Robert à ses fidèles barons pour recevoir le trône ducal en héritage. Wilhelm, bras droit de Guillaume, raconte à Robert la jeunesse de son père.
Trente ans plus tôt, Robert le magnifique, père de Guillaume, est sur le point de se rendre en pèlerinage en Palestine. Il présente Guillaume au parlement de Normandie comme son héritier. Malgré l’opposition de Renouf, un baron normand, et la bâtardise qui entache la réputation du petit Guillaume, le parlement normand accepte. Robert annonce que durant son absence, Gilbert de Brionne prendra la tête de la Normandie.
Un an plus tard, la nouvelle arrive en Normandie : Robert est mort. C’est la panique. Osbern, Sénéchal du duché, vient chercher le petit Guillaume, car des barons félons, ayant pourtant juré fidélité, veulent tuer le petit duc et s’emparer de la Normandie. Guillaume et Osbern prennent alors la route pour fuir, mais aussi pour reconquérir le titre qui lui revient de droit.

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