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Critique : Before Midnight

Quand elle ne tourne pas des films familiaux ou des histoires vampiriques en Europe de l’Est, la comédienne française Julie Delpy tourne à Hollywood.

Hors des sentiers battus, loin des blockbusters américains et des comédies françaises, elle fait son petit bonhomme de chemin entre drames indés et réalisations réussies. Elle revient cette fois à l’affiche d’un film de Richard Linklater, Before Midnight. Comme son titre l’indique, le film est la suite de Before Sunrise et Before Sunset.

Une belle histoire de couple.

 

1995. Un jeune réalisateur arrive sur le devant de la scène indé hollywoodienne. Son nom est quasi inconnu, il n’a réalisé qu’un seul long métrage (Génération rebelle). Dans son film,  s’inspirant d’un événement qui lui est arrivé, il va raconter la rencontre de deux personnes après s’être croisé dans un train, et les suivre quasiment en temps réel dans les rues de Vienne jusqu’à leur séparation au petit matin. Ils ne se verront plus et décideront de se retrouver 6 mois plus tard. Le film se termine là. Sans savoir si Jesse et Céline allait se revoir. Richard Linklater s’est entouré de deux acteurs, Julie Delpy vu juste avant dans Killing Zoe (produit par Tarantino) et Ethan Hawke. Succès critique, plutôt bon succès au box-office, on venait alors d’assister à Before Sunrise.
9 ans plus tard, la même équipe remettait le couvert : Jesse et Céline ne se sont pas revu depuis. Mais lui arrive à Paris pour la dédicace de son livre (dans la sublime librairie de Shakespeare & Co) où il raconte sa nuit à Vienne. Ils passent ensemble la journée à Paris et finisse chez Céline. Jesse est marié, a un fils et un avion à prendre. On ne sait pas s’il va rester à Paris ou pas, le film se terminant. C’est Before Sunset.
Au fil des ans, les deux films sont devenus, à raison, cultes. Presque en temps réel, on n’y suis quasi exclusivement que ces deux personnes, en train de parler. Et c’est tout. On assiste à deux amants/amis en train de refaire le monde et de tomber amoureux. On avait alors ce sentiment absolument fascinant de voir notre propre reflet par moment à travers les deux personnages. Et on ne change pas une équipe qui gagne. En effet, les 3 comparses se retrouvent encore des années après, pour nous montrer ce que sont devenus Jesse et Céline.

2013, en Grèce. Les deux amoureux sont mariés et ont deux jumelles. Ils décident d’aller passer quelques semaines de vacances dans une superbe villa grecque. Lors d’un repas, des amis leur offrent une nuit sans les enfants dans un hôtel de luxe. De quoi leur permettre de se retrouver. Mais la nuit tourne en règlement de compte et on assiste à une engueulade d’une heure. Voilà. C’est à peu près tout. Evidemment, dit comme ça, ça ne fait pas rêver. Mais c’est le principe même de la trilogie « Before ». On entre dans l’intimité de deux personnes à des moments précis de leur vie. Et on en ressort… bouleversé. Avant de passer au fond, attardons-nous sur la forme. Comme à son habitude, Richard Linklater ne fera que très peu de coupe dans son film et la majorité des plans seront sur les visages, ce qui accentue encore plus ce sentiment de proximité et d’intimité avec les personnages. Entre ces scènes, le réalisateur nous fait profiter des superbes paysages des Balkans. Et si le metteur en scène a attendu son troisième film pour évoquer la dispute de couple, c’est simplement parce qu’après avoir passer deux films avec eux, on a fini par s’y attacher. Nous ne sommes plus simple spectateurs, nous faisons partie de la famille.  Julie Delpy et Ethan Hawke ont toujours cette alchimie absolument parfaite entre eux. Et s’ils ont pris quelques rides (l’actrice est toujours aussi superbe), ils livrent à eux seuls de véritables morceaux de bravoure absolument bluffant. Egalement c’est intéressant de voir que le traitement du long métrage est un peu plus différent des deux précédents. En effet, lorsqu’on avait face à nous que deux protagonistes, ici, un quart du film se passe avec des personnages tierces, dont une scène de repas absolument géniale. En résulte un film encore plus adulte (ou est-ce nous qui avons grandi ? )

Mais surtout, ce qui nous fait tant aimer Before Midnight, c’est la justesse de son scénario et de ses dialogues. C’est juste hallucinant de voir à quel point tout est vrai dans cette relation homme/femme. Drôle, le film l’est sûrement, avec un humour assez noir et quelques répliques bien cinglantes de Delpy balancée à Hawke. Touchant, sans aucun doute. On est simplement face à une tranche de vie de couple, loin des paillettes hollywoodiennes, des happy end, du meilleur pote beau qui se rend compte qu’il est fou amoureux et part à sa recherche. Before Midnight, c’est juste la vie. Il y a d’ailleurs fort à parier qu’en sortant de la séance, après quelques rires (jaunes ?) vous vous retournez vers votre compagnon en lui disant « voilà, il/elle avait raison ». On en veut encore.
Dans 10 ans ?

 

Before Midnight – Sortie le 26 juin 2013
Réalisé par Richard Linklater
Avec Julie Delpy, Ethan Hawke, Seamus Davey-Fitzpatrick
Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d’août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promène, on partage des repas arrosés, on refait le monde. La veille du retour à Paris, surprise : les amis offrent au couple une nuit dans un hôtel de charme, sans les enfants. Les conditions sont idylliques mais les vieilles rancoeurs remontent à la surface et la soirée en amoureux tourne vite au règlement de comptes. Céline et Jesse seront-ils encore ensemble le matin de leur départ ?

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