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Critique : ’71

Ce mercredi 5 novembre, tous les regards seront tournés vers le film de Christopher Nolan, Interstellar. Il ne faudra pas pour autant bouder les autres sorties.

Ainsi, plus discrètement, sortira dans les salles ’71 avec dans le rôle principal l’acteur montant Jack O’Connell révélé par Les Poings contre les Murs et bientôt à l’affiche d’Invicible réalisé par Angelina Jolie.

Partons pour l’Irlande du Nord…

 

 

Après avoir des épisodes de différentes séries télé pour la BBC (dont le Journal Intime d’une Call Girl et Criminal Justice), le réalisateur français installé en Angleterre Yann Demange se lance dans la réalisation de son premier long-métrage. Et on peut dire qu’il ne choisit pas la facilité en situant son action en Irlande du Nord en 1971.

Le réalisateur s’en tire quand même avec les honneurs, livrant ce qu’on appelle « un film coup de poing ».

’71, comme l’année donc, se focalise sur un jeune soldat anglais catapulté à Belfast en plein conflit entre les indépendantistes irlandais, majoritairement catholiques, les Protestants voulant rester sous le joug du gouvernement de sa majesté et l’armée anglaise venue mettre de l’ordre dans un pays qui dépend encore d’elle. La jeune recrue, Gary, va se retrouver pris à parti au cœur d’une manif et va devoir tout simplement rentrer à sa caserne, en traversant un quartier de la capitale nord-irlandaise qui lui est opposé.

Derrière ce pitch en apparence bien simple se cache évidemment la complexité de la situation dans un pays en proie à la guerre civile, qui durera d’ailleurs encore de nombreuses décennies. Dans ce genre de contexte, personne n’est jamais ni blanc ni noir et tout le monde tente de survivre face à l’hostilité ambiante, non sans prendre parfois parti de manière discrète, voir de comploter et de faire des alliances entre clans parfois rivaux. C’est donc là dedans que Gary va devoir se frayer un chemin, sa route croisant différents protagonistes tous impliqués dans le conflit à des degrés divers.

Pour son film explosif, Yann Demange filme une action brute, cash et sans concession. Le jeune soldat s’en prend plein la tronche et la caméra ne nous épargne rien. Le metteur en scène choisit d’ailleurs de filmer à la caméra portée -mais sans pour autant perdre le spectateur dans des situations illisibles- en ajustant les mouvements de sa caméra à la situation vécue par l’Anglais.

Déjà repéré dans le très bon Des Poings Contre les Murs, Jack O’Connell persiste et signe dans un nouveau film à la violence froide et d’apparence bien réelle, confirmant qu’en deux métrages, il a tout d’un grand. Courtisé par Hollywood (il a failli incarner Reed Richards dans le reboot des Quatre Fantastiques), il devra désormais faire des choix judicieux pour ne pas tomber dans le blockbuster idiot.

Brutal, sans concession, passionnant et bien filmé, ’71 devrait faire parler de lui à sa sortie. Remarqué en festival, il s’inscrit donc dans la tradition des grands films sur l’indépendance irlandaise à coté d’Au Nom du Père de Jim Sheridan ou de Bloody Sunday de Paul Greengrass

 

’71 – Sortie le 5 novembre 2014
Réalisé par Yann Demange
Avec Jack O’Connell (II), Paul Anderson (III), Richard Dormer
Belfast, 1971.
Tandis que le conflit dégénère en guerre civile, Gary, jeune recrue anglaise, est envoyé sur le front.
La ville est dans une situation confuse, divisée entre protestants et catholiques.
Lors d’une patrouille dans un quartier en résistance, son unité est prise en embuscade. Gary se retrouve seul, pris au piège en territoire ennemi.
Il va devoir se battre jusqu’au bout pour essayer de revenir sain et sauf à sa base.

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